Le budget pour l'insertion diminue de 50 % en 2013, alors que le gouvernement, en la personne de Christiane Taubira, avait affirmé vouloir prendre à contre-pied la politique de la droite, en développant la prévention de la délinquance. Et les moyens consacrés à l'accueil des jeunes en milieu ouvert sont également touchés puisqu'ils baissent de 35 à 45 %, tandis que les sommes destinées aux centres éducatifs fermés (CEF) restent inchangées. L'essentiel des moyens est ainsi consacré à maintenir 200 jeunes dans ces centres fermés, des lieux de détention onéreux dont l'efficacité éducative est loin d'être probante !

Cela amène à des situations complètement absurdes. On consacre aujourd'hui 103 000 euros à maintenir 44 jeunes dans le CEF d'Épinay-sur-Seine et 87 900 euros au suivi de 1 600 jeunes de Seine-Saint-Denis ! Le gouvernement montre le peu de cas qu'il fait de la prévention et choisit l'enfermement et la répression, comme son prédécesseur.

D'après le syndicat majoritaire, il manque au minimum 500 000 euros pour faire fonctionner les services de la région Île-de-France jusqu'à la fin de l'année. De nombreuses actions de ces services vont être supprimées, comme le placement de jeunes en famille d'accueil ou le transport des familles sans voiture jusqu'au foyer d'hébergement de leur enfant. Des placements dans des familles d'accueil, qui permettent aux jeunes de se stabiliser, sont annulés.

La grève a été suivie par 23 % du personnel de la PJJ de Paris et par 15 % du personnel de Seine-Saint-Denis, mais par plus de 80 % à Aubervilliers, un centre particulièrement touché.