Mardi 28 mai, Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, flanqué d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, est venu faire un tour à l'usine Renault de Flins. Il s'agissait de faire de la publicité à sa politique opportunément secondée par l'accord de compétitivité maison.

Ils sont allés dans quelques endroits bien choisis de l'usine, dans la plus grande discrétion. Ghosn a fait son discours devant l'encadrement et des travailleurs triés sur le volet et, concertation oblige, il a reçu les secrétaires des syndicats, autorisés chacun à lui poser une question, et une seule. Au sujet de ce qui préoccupe les travailleurs, c'est-à-dire l'embauche, non pas dans trois ans avec l'arrivée théorique de la Nissan Micra, mais tout de suite, vu les problèmes d'effectifs, il a botté en touche. Tout cela, voyons, dépendra de la conjoncture au niveau européen et, de toute façon, cela se traite localement, « aux soins de la direction de l'usine ».

Montebourg, lui, a parlé avec emphase de la « relocalisation de l'industrie sur le sol français » puis il a fait quelques ronds de jambe et adressé ses « félicitations » à « Monsieur le président » Ghosn.

On ne peut pas dire que ces deux-là soient en phase avec les travailleurs : la politique de Renault, avec l'accord de compétitivité signé par tous les syndicats sauf la CGT, c'est l'augmentation du temps de travail, le blocage des salaires, la mobilité inter-sites et la réduction des effectifs. Aucun motif à félicitations.