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Dans les entreprises
Hôpital de Morlaix : Contre les coups budgétaires, le personnel se mobilise
Au centre hospitalier des Pays de Morlaix (CHPM), le mécontentement couve depuis quelque temps et le personnel a décidé de se mobiliser. En chirurgie semaine, quatre postes viennent d'être supprimés, parce que la rentabilité du service était jugée insuffisante par la direction. Du jour au lendemain, les collègues ont été invités à postuler dans d'autres services.
Mais ailleurs ce n'est pas mieux. De nombreux arrêts ne sont plus remplacés, comme dans le service de soins polyvalents de Plougonven, où l'équipe du soir tourne à deux au lieu de trois ; ou encore à Roz ar Scour, où il manque un agent et un infirmier. En médecine gériatrique un étudiant a dû faire office d'infirmier. Comment parler de service public et de qualité des soins quand les patients ne sont plus levés, faute d'effectifs pour le faire ?
Jeudi 20 juin, les syndicats CGT et Sud ont appelé à une assemblée générale pour préparer la riposte. La direction venait d'annoncer un budget de l'hôpital en déficit, qui n'augurait rien de bon. L'assemblée a connu un franc succès. Avec 150 participants, c'est la plus importante à l'hôpital depuis 2002. Tous les secteurs étaient représentés, l'hôpital général, la psychiatrie, les services techniques et logistiques, les SSR, les longs séjours. Chacun se sentait concerné, personnel de jour comme de nuit, titulaire ou contractuel. Après deux heures de discussion, il a été décidé d'amplifier la mobilisation pour faire reculer la direction. Des tracts seront diffusés dans les services et à l'extérieur du CHPM. Un appel à un débrayage illimité est déposé à compter du 27 juin en vue d'actions lors du comité technique d'établissement prévu ce jour-là et du conseil de surveillance du lendemain.
Lors d'une réunion avec les syndicats après l'assemblée, les représentants de la direction ont confirmé leurs intentions. Déficit ou non, ils entendent augmenter les recettes par la valorisation du prix des chambres particulières et réduire les dépenses de mille façons.
C'est un véritable plan d'attaques qui s'annonce : non-remplacement des départs en retraite, augmentation de la polyvalence, remise à plat des astreintes et externalisation dans les services techniques ; suppressions de lits, restructurations forcées avec suppressions de postes et fermetures dans les services de soins. Et, qui plus est, la direction s'apprête à dénoncer l'accord des 35 heures de 2002, afin de réduire le nombre de RTT. Mais si elle compte sur la résignation du personnel, elle risque de déchanter.