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- Lutte ouvrière n°2350
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Leur société
Gouvernement et FMI sur la même longueur d'onde : Encore plus d'austérité au programme
Pour « soutenir la reprise hésitante », le FMI recommande au gouvernement français de lever le pied sur les hausses des prélèvements obligatoires (en particulier des cotisations sociales, dont la réduction « rehausserait la compétitivité des entreprises »). Mais c'est pour lui conseiller de « mettre davantage à contribution la limitation des dépenses, notamment dans le domaine de la Sécurité sociale et celui des dépenses locales, où il existe une certaine marge pour réaliser des gains d'efficacité » et pour l'appeler à réformer les retraites mais, précise le rapport, « sans relever les cotisations », c'est-à-dire sans mettre le patronat à contribution.
Le FMI salue les « réformes structurelles » engagées par le gouvernement français en matière de flexibilisation du marché du travail (allusion à l'accord signé en janvier dernier par le Medef, la CFDT, la CFE-CGC et CFTC, qui facilite les licenciements) et de compétitivité des entreprises (allusion au cadeau annuel de 20 milliards d'euros aux entreprises sous forme de crédit d'impôt). Il l'invite même à aller plus loin et plus vite dans cette voie, pour lever les « rigidités structurelles » qui « entravent le potentiel de croissance de la France », comme par exemple le niveau du smic, trop élevé, qui « reste un obstacle à l'emploi non qualifié ».
Autant de mesures qui visent à faire porter tout le poids de « l'ajustement » sur les travailleurs, les chômeurs, les retraités, mais qui évitent soigneusement les capitalistes, industriels et financiers, et qui, en fait de croissance, ne favorisent que celle des profits et des dividendes.
Commentant le 6 août ce rapport, Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et des Finances, a relevé « une grande convergence de vues » avec le FMI. Cela n'est pas surprenant, et n'augure évidemment rien de bon pour les travailleurs. Sous prétexte de relancer la croissance, le programme du FMI n'est pas moins mais plus d'austérité pour les populations laborieuses et, au bout du compte, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal, à la fois la catastrophe sociale et la catastrophe économique.
En fait de « rigidités structurelles », ce n'est ni le niveau du smic, ni celui des pensions de retraite, ni le code du travail, ni le nombre de fonctionnaires qui « entravent le potentiel de croissance » de la société et la plongent dans la crise, mais bien le capitalisme et son fonctionnement aberrant.