- Accueil
- Lutte ouvrière n°2351
- Gibraltar : Petits clapotis autour d'un gros rocher
Dans le monde
Gibraltar : Petits clapotis autour d'un gros rocher
La Grande-Bretagne menace de saisir les instances européennes et l'Espagne veut porter l'affaire devant les Nations unies. Le torchon brûle entre les deux pays qui, rappelons-le, sont tous deux membres de l'Union européenne.
En cause, la situation à Gibraltar, à la pointe sud de l'Espagne. Gibraltar est terre britannique depuis le traité d'Utrecht de 1713 (c'était l'époque de Louis XIV !). Régulièrement, l'Espagne demande la rétrocession du territoire peuplé d'environ 30 000 habitants, ce qui serait dans la logique géographique.
Cette fois, le gouvernement espagnol n'avait rien demandé. Mais le 24 juillet dernier, les autorités britanniques de Gibraltar ont fait jeter en mer des blocs de béton pour, prétendaient-elles, « régénérer la pêche », ce qui privait de poissons les quelques bateaux espagnols qui venaient jeter leurs filets dans la zone. Voilà relancé le conflit sur les eaux territoriales entre la couronne d'Angleterre et celle d'Espagne. Les autorités espagnoles ont renforcé les contrôles aux frontières de l'enclave, provoquant des bouchons monstres et des heures d'attentes. Londres a expédié un porte-avion et un navire de guerre. Madrid a également envoyé un bâtiment de guerre. Il s'agissait, ont dit les deux pays, de simples manoeuvres militaires.
La Grande-Bretagne s'accroche à ce qui rappelle sa grandeur passée, quand elle était maîtresse des mers et des océans. Mais n'oublions pas que de l'autre côté de la Méditerranée, sur le territoire marocain, l'Espagne contrôle, derrière des barbelés, les enclaves de Ceuta et Melilla.
La situation de Gibraltar et les péripéties de ces derniers jours montrent comment les relations entre des gouvernements de l'Union européenne ressemblent à s'y méprendre à celles que l'on observe dans un panier de crabes.