Réforme des rythmes scolaires : Économies sur l'encadrement04/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2353.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme des rythmes scolaires : Économies sur l'encadrement

Un décret abaissant le taux d'encadrement des activités périscolaires a été publié cet été dans la plus grande discrétion. Un animateur pourra désormais avoir en charge quatorze enfants de moins de six ans, au lieu de dix actuellement, et dix-huit enfants âgés de six ans et plus, contre quatorze aujourd'hui.

Confronté à l'inquiétude des communes que la réforme des rythmes scolaires oblige à multiplier ces activités, le gouvernement a donc choisi d'y répondre de la pire des manières, en dégradant la qualité de l'encadrement.

La réforme prévoit d'aménager la semaine à l'école sur neuf demi-journées au lieu de huit. Le temps ainsi libéré en fin de journée devra être rempli par des activités artistiques, sportives ou culturelles proposées par les communes. Cette formule est un tel casse-tête que la majorité des communes ont choisi d'attendre encore un an, la rentrée 2014, pour l'appliquer, quitte à perdre le bénéfice de l'aide financière prévue pour celles qui mettraient en place les nouveaux horaires dès 2013.

Certains maires, qui voulaient se précipiter, ont dû reculer en cours d'année devant l'opposition des parents, des enseignants, ou tout simplement face à la multiplicité des problèmes à résoudre. Entre les écoles à entretenir, chauffer et nettoyer une demi-journée de plus, les locaux et les équipements à trouver pour les nouvelles activités, l'addition était salée pour les municipalités, notamment les plus pauvres et les plus petites.

Mais l'un des principaux soucis était celui des animateurs qu'il fallait recruter, et rémunérer sur le budget de la commune. Le décret gouvernemental permettra de réduire leur nombre. L'attention portée aux enfants s'en ressentira forcément, et dans certaines activités leur sécurité. Quant aux animateurs, auxquels personne n'a demandé leur avis, ils devront travailler dans de plus mauvaises conditions.

Si le gouvernement avait vraiment voulu privilégier l'intérêt des enfants, comme il l'a abondamment prétendu pour défendre cette réforme, il aurait dû compenser intégralement toutes les dépenses occasionnées aux communes. Au lieu de cela, il a préféré appliquer aux activités périscolaires la même recette que dans toute l'Éducation : réduire l'encadrement quitte à dégrader la qualité du service.

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