Michelin, Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) : Contre les licenciements, dans la rue et dans la lutte17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin, Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) : Contre les licenciements, dans la rue et dans la lutte

Mardi 8 octobre, à l'appel de l'intersyndicale, les salariés de Michelin se sont mis en grève totale sur toutes les équipes. Accompagnés de leurs familles, de retraités, de militants d'entreprises tourangelles et des autres usines Michelin de Cholet, Roanne, La Roche-sur-Yon, un bon millier de travailleurs ont parcouru les rues de Joué en un cortège dynamique et sonore.

Puis les pique-niques se sont organisés aux portes de la salle municipale. En effet la direction y tenait avec les représentants syndicaux une énième réunion pour répéter ses scandaleuses propositions aux 726 travailleurs (sur 960) à qui elle a annoncé la suppression de leur emploi début juin. Elle propose des primes dérisoires de quelques milliers d'euros, des sites de mutation imposés, tous à des centaines de kilomètres, les plus anciens étant invités à s'embaucher ailleurs en intérim en attendant la retraite...

Au bout de plusieurs heures, lassés d'attendre, quelques travailleurs ont tenté de s'inviter à la réunion pour que le directeur vienne au moins s'expliquer en public, ce qu'il se refuse à faire depuis le début. Mais non, il s'est enfui avec ses compères par une porte dérobée. Les centaines de travailleurs encore présents ont alors poursuivi leur manifestation sur le boulevard périphérique proche, avant de se retrouver sur le parking de l'usine pour décider, au milieu des pneus et de Bibendums qui partaient en fumée, de reconduire le mouvement le lendemain.

Plus de 150 travailleurs étaient donc là dès 5 heures mercredi 9 octobre, jusqu'à la relève de 13 heures et au-delà, bloquant complètement l'usine. La direction a alors fait savoir qu'elle acceptait de reprendre les négociations le mardi suivant.

Depuis, la pression des travailleurs se maintient, avec des débrayages permanents. Y compris le samedi et le dimanche, des dizaines de travailleurs ont assuré une présence constante aux portes de l'usine ; les flambées de vieux pneus, de Bibendums et aussi des barbecues réchauffaient l'atmosphère. Aucun produit n'entrait ni ne sortait de l'usine, ce qui a semble-t-il déjà des répercussions sur d'autres usines Michelin du pays.

Michelin, avec les milliards de bénéfices accumulés depuis des années (plus d'un milliard encore de résultat brut au premier semestre 2013), a parfaitement les moyens de maintenir ces 726 emplois et de payer jusqu'à la retraite les anciens qui souhaiteraient partir. Il n'y a aucune raison pour qu'il sacrifie la vie de 726 travailleurs... sauf son avidité de profits sans limite. Et pour le faire reculer, il n'y a aucun autre moyen que la lutte.

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