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- Lutte ouvrière n°2359
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Leur société
PSA veut augmenter son capital en faisant payer l'État
En fait, cette politique d'alliance avec Dongfeng n'est vraiment pas nouvelle. Depuis 1992, PSA est allié à ce groupe chinois, ce qui lui permet de produire des véhicules dans trois usines en Chine.
Les périodes de crise favorisent les regroupements, les fusions, les rachats entre groupes capitalistes, car la concurrence exacerbée entraîne une plus grande concentration du capital. C'est ce processus qui a déjà poussé à la fusion de Peugeot et de Citroën, puis à celle de Renault avec Nissan. Le développement économique ayant changé d'échelle, ces fusions ou autres alliances se font à une échelle plus internationale. Un groupe comme PSA n'est ni français, ni suisse, ni chinois, il est capitaliste. Ce qui signifie qu'il est en permanence à la recherche de profits nouveaux sans considération nationale.
Les réactions nationalistes sont stupides, mais aussi nuisibles, car elles renforcent la campagne visant à faire croire que, pour améliorer leur sort, les travailleurs devraient se sacrifier pour la bonne santé des entreprises dites françaises. Mais que l'accord financier soit conclu ou pas avec Dongfeng ou General Motors ou encore d'autres, comme cela se prépare peut-être dans le secret des conseils d'administration, la politique de PSA ne changera pas. Elle qui vise par exemple, en ce moment, à faire baisser les salaires, à imposer la mobilité forcée et les samedis gratuits pour accroître les profits des actionnaires.
Et malgré cela, certains font des appels à l'État français pour qu'il entre dans le capital de PSA afin, en quelque sorte, de peser face au péril chinois !
PSA, qui supprime 11 200 emplois et s'apprête à fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois, pourrait ainsi se voir offrir la bagatelle de 1,5 milliard d'euros, au nom de la défense de l'industrie française.
Les travailleurs qui ont fait grève pendant quatre mois n'ont trouvé aucun soutien du côté du pouvoir pour imposer le maintien des emplois ou de meilleures indemnités de départ. Mais quand il s'agit d'abreuver gratuitement des capitalistes richissimes, aucun ministre ne se permettrait de hurler à la nécessité de faire des économies !