Il reconnaît par ailleurs que « le délai entre la première demande et la notification du versement est passé de 22 à 29 jours ». Mais dans les régions Picardie et Languedoc-Roussillon ce délai est de 45 jours. Dans les caisses de Bordeaux, Toulouse et Marseille, les retards sont aussi monnaie courante.

Ces retards s'expliquent bien sûr par la diminution des effectifs. Du fait du non-remplacement des départs en retraite (un poste sur trois n'est pas remplacé), la CNAV donne le chiffre de 750 postes à temps plein en moins, soit 5 % des effectifs. Pour faire face à ce surplus de travail, des caisses ont fermé certaines agences au public certains jours et ont demandé aux employés de faire des heures supplémentaires. Mais cela ne suffit pas à résoudre le problème, et ce sont les nouveaux retraités qui en font les frais.

En diminuant le personnel de la CNAV, le gouvernement s'en prend aux retraités. Il s'en prend aussi à eux en ayant reporté de six mois – de janvier à octobre – l'indexation des pensions sur les prix, une mesure qui se traduira par une perte de pouvoir d'achat pour les retraités mais dont le gouvernement attend 600 millions d'économies en 2014 et 1,4 milliard en 2020.

Des retraites diminuées et payées en retard : le gouvernement se comporte comme un bandit de grand chemin envers les millions de retraités qui ont pourtant déjà bien du mal à s'en sortir avec des pensions notoirement insuffisantes.