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Dans le monde
Twitter : Une nouvelle bulle spéculative
Tous les chefs d'État, d'Obama à Sarkozy, y étaient allés de leur petite phrase, après la crise de 2008, sur la nécessité de moraliser la finance et de réguler les marchés : on ne les y reprendrait plus. Las, la flambée spéculative que connaissent aujourd'hui les réseaux sociaux, comme Facebook mais surtout Twitter, montre ce que valent ces belles paroles : du vent.
Ainsi la capitalisation boursière de Twitter, cette entreprise qui permet à ses utilisateurs de créer de petits blogs et d'échanger des messages gratuitement, a atteint jeudi 26 décembre le niveau record de 36 milliards de dollars, soit soixante fois son chiffre d'affaires anticipé par les analystes en 2013. C'est purement spéculatif, puisqu'à ce jour l'entreprise n'a dégagé aucun bénéfice. Pire, ses pertes se creusent trimestre après trimestre : 69 millions de dollars entre janvier et juin, contre 79 millions sur l'ensemble de 2012.
Comment expliquer un tel engouement sur cette entreprise ? Twitter, qui vient d'acquérir Mopub, une start-up spécialisée dans la publicité sur mobile, serait bien placée sur ce futur marché. Il n'en faut pas plus pour attirer les capitaux en mal de profits rapides, même si cela ne crée aucune richesse réelle et si la vague spéculative qui touche les valeurs Internet risque de provoquer une énième crise boursière.
Dès vendredi 27 décembre, en revendant leurs actions Twitter pour engranger leurs bénéfices, les spéculateurs ont fait chuter le prix de l'action de 13 %. À quand la prochaine crise boursière ?