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- Lutte ouvrière n°2377
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Leur société
Austérité budgétaire : 50 milliards qui dit mieux ?
En matière d'économies sur les dépenses publiques la surenchère bat son plein. Le chiffre officiel lancé par Hollande pour la prochaine période est de 50 milliards d'euros d'économies. Montebourg affirmait encore lundi 17 février que ce serait facile à obtenir, sous-entendu « on peut faire mieux encore », et Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, concédait mardi 18 que cela ne se ferait pas sans diminuer le nombre de fonctionnaires.
Gattaz, le président du Medef, avançait l'an passé le chiffre de cent milliards d'euros de baisse des prélèvements sur les entreprises, à faire sur cinq ans, compensés évidemment par une baisse équivalente des dépenses de l'État. En janvier il parlait de soixante milliards, mais sur trois ans. Cela revient, on n'est plus à dix milliards près, aux chiffres gouvernementaux.
L'UMP ne pouvait pas en rester là. Mariton, un de ses ténors, a surenchéri début février en avançant le chiffre de 130 milliards d'euros d'économies en cinq ans. Et de qualifier cela « d'effort sensible, mais pas surhumain » : il ne s'agirait en effet que de passer l'âge légal de la retraite à 65 ans et 44 années de cotisations, de bloquer les prestations sociales, de réduire les aides au logement, de baisser les allocations chômage.
Mais Woerth, ancien ministre de Sarkozy et, pour l'instant, le dernier à avoir parlé, a enfoncé la concurrence. Chiffrant les « prestations sociales à cinq ou six cents milliards d'euros », il propose de commencer par y puiser immédiatement cent milliards, afin de baisser d'autant les impôts des entreprises.
Au-delà des chiffres que lancent ces bateleurs de foire, il y a une politique, commune et poursuivie depuis des années par les gouvernements successifs : prendre dans les poches des travailleurs pour remplir les coffres des capitalistes.
Ce vol organisé s'accélère et cela monte à la tête de ces politiciens. Aussi avancent-ils désormais des chiffres monstrueux, en ne se donnant même plus la peine de travestir leur politique.