De Hollande à Laurent en passant par Mélenchon : Trois nuances de rose20/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2377.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De Hollande à Laurent en passant par Mélenchon : Trois nuances de rose

Interrogé dimanche 16 février, Jean-Luc Mélenchon a tenu à bon compte et sur le dos du PCF son rôle d'opposant de gauche à la politique du gouvernement. Le Parti de gauche, qu'il a fondé en quittant le PS et qui n'a d'existence que par son alliance avec le PCF au sein du Front de gauche, présente partout où il le peut des listes indépendantes du PS aux élections municipales. Le PCF, lui, est entré en alliance avec le PS dans les communes où ses élus ont des postes à défendre. Les deux alliés se trouvent donc de fait sur des listes concurrentes dans nombre de villes, à commencer par Paris.

Entre l'intransigeance affichée de Mélenchon et les justifications des dirigeants du PCF pour sauver leurs mairies, à qui les travailleurs peuvent-ils faire confiance ? Ni à l'un, ni aux autres. Sans remonter plus loin, les deux alliés ont appelé ensemble à voter Hollande et fait campagne pour dire qu'il fallait avant tout se débarrasser de Sarkozy. Il était pourtant évident, du moins pour qui veut dire la vérité aux travailleurs, que Hollande ferait la politique du grand capital, c'est-à-dire la même que Sarkozy, en pire parce que le temps passe et que la crise dure. La soi-disant surprise, la prétendue déception devant la politique menée par Hollande sont une comédie et un mensonge supplémentaires.

Toute la vie politique de Mélenchon, sénateur PS, ministre de Jospin, comme tout l'horizon de la direction du PCF se placent dans le cadre du système politique et de la société tels qu'ils sont, du Parlement, des institutions. Mélenchon reproche au PCF de faire des listes avec le Parti socialiste, mais lui-même a pour ambition de devenir Premier ministre de Hollande, en réarrangeant les alliances des actuels groupes parlementaires. Ainsi, les députés qui ont voté comme un seul homme toutes les mesures antiouvrières demandées par Ayrault, défendraient les travailleurs, une fois touchés par la grâce de la fée Mélenchon ?

De même, aucune des mesures économiques du programme du Front de gauche ne vise à limiter le droit absolu du grand patronat de diriger toute la société à son profit. Ce programme s'adresse aux « citoyens », au « peuple français », comme si au sein de ce « peuple » il n'y avait pas des patrons et des travailleurs, aux intérêts contradictoires.

Mélenchon et les dirigeants du PCF, même avec leurs bisbilles municipales, peuvent, tant qu'ils ne redeviennent pas ministres, se dire dans l'opposition à Hollande. Ils peuvent même se dire dans « l'opposition de gauche » à ce gouvernement. Mais ils ne font et ne disent rien pour représenter les intérêts des travailleurs face à un gouvernement qui représente ceux du grand patronat.

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