En janvier, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, ceux qui n'ont aucun travail, a encore augmenté de 8 900 personnes, soit 0,3 %. Dans tout le pays, il y a maintenant 3 316 200 demandeurs d'emploi n'ayant effectué aucun travail dans le mois, un chiffre record, en augmentation de 4,4 % sur un an. En incluant les chômeurs qui ont une activité réduite, en augmentation eux aussi de 23 000 en janvier, on arrive au chiffre record de 4,92 millions de demandeurs d'emploi. Parmi eux, plus de 750 000 seniors pointent à Pôle emploi (plus 11,6 % en un an). Quant aux jeunes chômeurs de moins de 25 ans, dont le gouvernement se vantait d'avoir fait reculer le nombre, celui-ci ne baisse plus en janvier 2014. Enfin les chômeurs de longue durée, soit plus d'un an, sont de plus en plus nombreux : ils sont plus de deux millions, en augmentation de 12,3 % en un an.

En décembre, les chiffres du chômage avaient montré ce qu'il fallait penser des déclarations ridicules de Hollande sur « l'inversion de la courbe du chômage ». Aujourd'hui, malgré les chiffres de janvier, on a droit aux mêmes balivernes. C'est Michel Sapin qui annonce « moins de chômeurs à la fin de l'année 2014 ». C'est Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, pour qui il faut « encore persévérer sans faiblir », car le pacte de responsabilité – 30 milliards de cadeaux au patronat – sera « une clé qui nous permettra de faire reculer durablement le chômage »... alors que le Medef se refuse à garantir la moindre embauche.

Cela fait deux ans que Hollande est au pouvoir, deux ans qu'il dit que la lutte contre le chômage est sa priorité. Avant lui, Sarkozy pendant cinq ans avait tenu le même discours. Mais l'un comme l'autre, au service du grand patronat, n'ont rien fait de réel contre le chômage. Pire, leur politique l'a aggravé, puisqu'ils ne lèvent pas le petit doigt pour s'opposer aux plans de licenciements massifs qui frappent la classe ouvrière. Et ce ne sont pas les déclarations d'un Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui y changent quoi que ce soit, même s'il annonce maintenant 1,6 million d'emplois grâce au pacte de responsabilité, alors que Gattaz, le président du Medef, n'avait pas osé aller au-delà d'un million embauches... avant de se rétracter.

Contre le chômage, la première urgence serait d'interdire les licenciements, en obligeant les patrons à prendre sur leurs bénéfices accumulés pour maintenir les emplois. Pour l'imposer, les travailleurs ne peuvent compter que sur leur mobilisation, et surtout pas sur ce gouvernement.