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Leur société
Évasion fiscale : Petite pénalité pour gros fraudeurs
L'administration fiscale est lancée, sous la houlette du ministre du Budget Bernard Cazeneuve, dans une grande opération de blanchiment des capitaux. À tous les bourgeois français qui ont, parfois depuis plusieurs générations, caché leur fortune en Suisse ou ailleurs pour frauder le fisc, il est donné la possibilité de déclarer et de rapatrier leur magot en France. Mais, comme la bourgeoisie est très peu sensible aux vibrants appels au patriotisme économique, le gouvernement a promis des conditions généreuses à ceux qui voulaient bien faire ce geste. Cela tombe à pic, pour ces millionnaires angoissés à la perspective que le secret bancaire en Suisse soit de moins en moins absolu.
Les 241 premiers dossiers traités par le fisc ont abouti au rapatriement de 296 millions d'euros. Ce sont donc des fortunes moyennes, dans ce milieu, à peine plus d'un million d'euros par famille, qui sont blanchies moyennant une pénalité de moins de 24 % de ces sommes. C'est bien peu, pour de l'argent qui n'a pas été taxé pendant des dizaines années. Les fraudeurs n'encourent aucune poursuite. Et rien ne dit qu'ils aient pour autant déclaré tout leur argent au noir : il reste pas mal de comptes bancaires dans les paradis fiscaux.
Les plus grandes familles de la bourgeoisie française, de leur côté, ont en permanence des centaines de millions, voire des milliards, placés dans toute une série de supports financiers à travers la planète. Elles ont à leur service les meilleurs avocats fiscalistes et pratiquent l'évasion, pardon, l'optimisation fiscale en grand. Sûrs et certains que jamais les politiciens à leur service ne menaceront leurs capitaux, pour l'instant ces milliardaires ne se donnent même pas la peine de rechercher l'absolution du gouvernement français.