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Leur société
Bouygues telecom : 2 000 emplois menacés
Martin Bouygues, PDG du groupe du même nom, a des soucis. Pas au sujet de ses week-ends de chasse en Sologne, ni même du BTP, de l'immobilier, du génie civil ou de TF1, mais sa stratégie pour renforcer sa filiale télécoms a capoté : il lorgnait sur le quatrième opérateur téléphonique, SFR, et c'est Numericable qui a emporté le morceau.
Dans la guerre des opérateurs, Bouygues telecom se retrouverait donc confronté au problème de sa « taille critique », supportant des coûts fixes de construction et d'entretien de réseaux, mais trop petit par rapport à la concurrence. Et pour rester dans la course, il devrait changer de « modèle économique », comme disent les économistes bourgeois, c'est-à-dire tailler dans ses effectifs.
Ce serait donc la raison des 1 500 à 2 000 emplois menacés, sur les 9 000 que compte la branche télécom de Bouygues en France.
Pourtant, en 2013, cette dernière a fait 11 millions d'euros de bénéfices. De surcroît, Bouygues était prêt, pour racheter SFR, à mettre 13 milliards sur la table ! Mais, un autre groupe capitaliste ayant décroché le pompon, le fils du roi du béton se replie sur une autre stratégie de jeu... boursier.
Vendre sa part d'Alstom, 29,3 %, pourrait lui sembler envisageable pour dégager du « cash ». Ou encore il pourrait vendre Bouygues telecom au concurrent Free, comme le lui suggère Montebourg, agacé de ces annonces de suppressions d'emplois, malvenues pour le PS en cette période électorale, et donc « habiller la mariée pour la noce », comme le dit cyniquement un analyste. Autrement dit, jeter à la rue près du quart des salariés permettrait de faire grimper la valeur de la filiale.
L'un ou l'autre, ces deux coups de Monopoly destinés à obtenir quelques petits milliards se traduiraient par des milliers de chômeurs supplémentaires. Un mal nécessaire aux yeux de ces milliardaires pour que gonflent leurs profits jusqu'à l'éclatement d'une nouvelle bulle financière... ou d'une vague de colère populaire ?