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Leur société
Logement : Le gouvernement détricote la loi Duflot
« Il faut une loi sur le logement, elle existe, mais si nous avons une loi sur le logement qui ne permet pas le redémarrage du logement [...] Il y a trop d'éléments qui entravent l'action », a donc déclaré le Premier ministre. L'ancienne ministre Cécile Duflot, à l'origine de cette loi, a accusé le gouvernement d'attaquer une des seules « véritables lois de gauche de ce mandat » et dénoncé « un nouveau recul ». Elle en a profité pour rappeler que la mesure d'encadrement des loyers était une promesse du candidat Hollande.
Manuel Valls a nié tout recul, affirmant qu'il fallait seulement « corriger ce qui doit l'être » et annonçant des mesures dites de simplification.
Cette loi a bien été votée, mais ne compte que très peu de décrets d'application. Il n'empêche que des campagnes contre ce texte, accusé de ne pas satisfaire les « acteurs du marché » c'est-à-dire les investisseurs, promoteurs immobiliers, agences mais aussi et surtout, les propriétaires de logements, se sont multipliées.
Et le gouvernement a abondé dans ce sens. Sous prétexte de simplification, il pointe le faible nombre de logements construits au cours de l'année 2014, 250 000, contre 332 000 en 2013 et 347 000 en moyenne entre 2002 et 2012. Il rend notamment responsable d'un tel retard l'encadrement des loyers qui conduirait à un manque d'attractivité pour les promoteurs.
Voilà un prétexte tout trouvé pour remettre en cause une mesure qui, même si elle n'était pas très audacieuse, avait pour but de ne pas soumettre totalement les locataires à l'arbitraire des propriétaires qui, profitant de la pénurie, proposeraient des loyers exorbitants.
Résoudre le problème du mal logement exigerait la construction d'un grand nombre de logements à bon marché permettant de faire baisser la tension sur les prix. S'il n'y a pas de construction, ce n'est pas du fait de la loi Duflot, cela résulte du fait que la construction n'est pas considérée par les grands groupes du bâtiment comme suffisamment rentable pour investir.
Le gouvernement montre, par son attitude en la matière, que sa priorité n'est pas de satisfaire les besoins de la population, dans ce domaine comme dans tous les autres, mais de satisfaire les promoteurs et les propriétaires.