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- Lutte ouvrière n°2395
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Leur société
BNP Paribas : Un compromis à 9 milliards de dollars
Le feuilleton du conflit entre la banque française BNP Paribas et la justice américaine semble toucher à sa fin. L'État américain reproche à la banque d'avoir dissimulé 30 milliards de dollars de transactions avec des régimes contre lesquels il avait décrété l'embargo, comme le Soudan, l'Iran ou Cuba.
À l'opposé de son discours d' « ennemi de la finance », François Hollande est monté au créneau pour défendre la BNP. Mais l'État américain tient à ce que tous les grands acteurs économiques du monde respectent ses décisions d'embargo et il est en passe d'imposer que la banque plaide coupable, ayant dissimulé son rôle dans ces transactions derrière de fausses écritures et la façade de banques africaines. La BNP devra s'acquitter d'une amende dont le montant sera probablement de 8 à 9 milliards de dollars. En fait elle peut se le permettre sans trop de problèmes. Il n'est même pas certain que la BNP ne puisse plus avoir accès aux marchés financiers américains, comme cela avait été évoqué, ou alors cette sanction sera très provisoire.
Au passage, une trentaine de cadres dirigeants de la BNP se voient contraints d'abandonner leur poste, bien que le PDG Baudoin Prot ait sauvé sa tête. Parmi ceux qui sont les plus impliqués dans les transactions dissimulées on retrouve un certain Georges Chodron de Courcel, qui est poussé à la retraite. Ce cousin de Bernadette Chirac était président du conseil d'administration de BNP Paribas Suisse, une base classique pour les opérations financières discrètes, et membre de plusieurs conseils d'administration d'entreprises du CAC 40, comme Bouygues, Lagardère ou la société holding de la famille Peugeot.
Nul doute que le portefeuille de ces hauts cadres, pas plus que celui les actionnaires de la BNP, ne souffrira pas beaucoup des conséquences de cette fraude. Quant à la BNP, elle peut maintenant continuer sa partie de Monopoly, après avoir évité la case « prison ».