Une bonne partie des 80 salariés du réacteur nucléaire Osiris du CEA Saclay poursuivent des débrayages depuis une semaine pour demander le prolongement du fonctionnement de leur installation au-delà de 2015, date initialement prévue pour sa fermeture définitive.

Le réacteur Osiris permet de produire un radioélément, le Technétium 99m, incontournable dans de nombreux examens médicaux comme les scintigraphies. Son arrêt était prévu depuis longtemps, mais l'installation qui devait prendre le relais, le réacteur Jules Horowitz à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, ne sera pas opérationnel avant 2020. Plusieurs des autres réacteurs capables, dans le monde, de produire le Technétium vont également connaître des arrêts dans les années à venir, si bien qu'une pénurie de cet élément risque de se produire. Des dizaines de milliers d'examens médicaux pourraient alors être annulés, danger pointé par l'Académie de médecine elle-même.

Le personnel est mobilisé depuis plusieurs mois pour dénoncer cette pénurie à venir et demander qu'une solution soit trouvée, avec les moyens nécessaires, pour prolonger le fonctionnement d'Osiris. Le gouvernement doit se prononcer sur ce dossier dans les jours qui viennent, c'est pourquoi le personnel a accru sa pression en organisant ces débrayages et en s'adressant à la population, concernée par ce problème de santé publique, par tracts et conférence de presse.