Italie : Les migrants victimes de la barbarie de la société capitaliste02/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2396.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Les migrants victimes de la barbarie de la société capitaliste

En un seul week-end, les 28 et 29 juin derniers, 5 500 migrants clandestins ont été récupérés au large de la Sicile. Plus de 40 morts asphyxiés ont été retrouvés au fond de l'une de ces embarcations de fortune.

Près de 600 réfugiés étaient entassés sur un vieux chalutier, trop petit. Et c'est pour cela que 45 d'entre eux se sont retrouvés coincés dans une soute, et sont morts, probablement asphyxiés par les gaz d'échappement des moteurs.

Ce n'est malheureusement que l'une des tragédies quasi quotidiennes qui frappent dans cette portion de Méditerranée, la plus proche des côtes africaines, d'où partent de plus en plus de rafiots de migrants prêts à risquer leur vie pour échapper aux guerres qui ravagent leur pays, ou tout simplement à la misère. Le nombre de morts pour cette première moitié de l'année s'élève à 400, estimation sans doute loin de la réalité car elle ne tient pas compte des nombreux disparus, difficilement comptabilisables.

En 2013, d'après l'ONU, 51 millions de réfugiés dans le monde - dont une moitié d'enfants - ont fui des conflits armés ou d'autres situations de crise entraînant la famine et la misère. C'est le chiffre le plus élevé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Depuis le début de l'année 2014, le nombre de débarquements dans les régions du sud de l'Italie a augmenté. Et 60 000 personnes, venant en grande majorité d'Afrique subsaharienne, se retrouvent, après un voyage à haut risque, parquées dans des conditions lamentables dans des centres d'accueil trop petits et le plus souvent vétustes, que les municipalités doivent prendre en charge sans véritables moyens.

Après la tragédie du naufrage de Lampedusa, en octobre dernier, où 400 migrants avaient trouvé la mort, l'Italie a mis en place un dispositif baptisé Mare Nostrum. La marine italienne se rapproche des côtes libyennes pour intercepter les clandestins. Mais ce dispositif est impuissant face à l'augmentation croissante du nombre de réfugiés et n'apporte aucune réponse quant à l'accueil des immigrants.

L'Union européenne a promis de créer un poste de commissaire spécifiquement dédié à la question des migrants clandestins, mais a tout de suite précisé qu'elle ne contribuerait pas « au-delà des ressources existantes ». En mai dernier, le nouveau chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, avait déclaré : « L'Europe nous laisse seuls. Il n'est pas possible de sauver des États, des banques, puis de laisser mourir des mères et leurs enfants. » Comme si le gouvernement national qu'il dirige faisait d'autres choix !

Cette pseudo-indignation morale ne peut masquer la responsabilité que le gouvernement italien partage avec tous les gouvernements européens dans la succession de tragédies qui se jouent en Méditerranée. Car c'est leur politique de restriction de l'immigration légale qui nourrit les circuits sans scrupules qui organisent ces traversées mortelles. Et l'Union Européenne, tout comme les gouvernements nationaux, trouve de l'argent pour réprimer l'immigration et entourer l'Europe de barrières qu'ils espèrent toujours plus infranchissables. Ainsi, le budget de l'agence Frontex, créée en 2005 pour coordonner les opérations de lutte contre l'immigration clandestine, s'élève chaque année à 85 millions d'euros

Le nombre de morts noyés en Méditerranée fait partie du bilan macabre de cette société capitaliste, dans laquelle l'Europe constitue un îlot de relatif bien-être, que ses dirigeants tentent de rendre inaccessible aux pauvres que leur système crée et multiplie.

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