Depuis 2006, le Samu social de Paris fait appel aux capacités d'hébergement des départements d'Île-de-France pour accueillir les sans-abri qui contactent le 115. En plus des foyers et des logements temporaires HLM, la solution la plus utilisée est l'hôtel, alors que le parc hôtelier de la capitale préfère se consacrer à la clientèle touristique. En 2012, ce sont donc 55 % des demandeurs qui étaient hébergés dans la petite couronne et 30 % dans la grande couronne de Paris. Près de 4 600 personnes placées en hébergement d'urgence le sont en Seine-Saint-Denis.

Dans cette explosion du nombre de sans-abri, il est marquant que, depuis 2009, il y a plus de familles que de personnes isolées. Sur les 10 000 sans-abri dont le Samu social de Paris a la charge en ce mois de juillet, la moitié sont des enfants. La principale raison à cette hausse est la crise, tant pour ceux vivant en France depuis longtemps que pour ceux qui y arrivent, fuyant la misère.

Ce constat effarant comporte un aspect tout aussi choquant : le budget consacré à payer ces nuitées d'hôtel est désormais largement supérieur aux aides de l'État pour la construction de logements locatifs. En France, on n'est donc pas près d'offrir des solutions durables aux sans-abri. On ne sait que les installer dans la précarité !