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- Lutte ouvrière n°2401
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Dans le monde
Critiquer la politique d'Israël : Rien à voir avec l'antisémitisme
Les slogans étaient explicites : « Israël vaincra, Israël légitime défense ». Certains tenaient même à affirmer leur solidarité avec la Ligue de défense juive (LDJ), le groupe d'extrême droite sioniste que le gouvernement avait parlé de dissoudre. Si ce n'est pas là importer le conflit israélo-palestinien, alors les mots n'ont plus de sens.
Toutes les déclarations des porte-parole de ce rassemblement allaient dans le même sens pour imposer l'idée que critiquer l'État d'Israël et la politique de son gouvernement, c'est forcément faire preuve d'antisémitisme. Ainsi, pour Roger Cukierman, président du CRIF « l'antisionisme est le nouvel habit de l'antisémitisme ».
Cette idée imbécile, répétée à satiété, a pour but d'empêcher toute critique des politiques menées par les gouvernants israéliens, sous peine d'être traité d'antisémite. C'est odieux à plus d'un titre. Au nom de la lutte contre l'antisémitisme, aucune critique du gouvernement israélien n'est tolérée, y compris venant de Juifs qui contestent la politique du gouvernement israélien. Ce genre de discours relève de la même logique que celle des mouvements d'extrême droite qui, en Israël, contestent violemment aux opposants à la guerre le droit de manifester.
Combattre l'antisémitisme comme toutes les formes de racisme est nécessaire et indispensable. Mais se servir de ce prétexte pour défendre en réalité la politique des gouvernements israéliens est le meilleur moyen de favoriser la progression de l'antisémitisme en accréditant l'idée que chaque Juif approuve la politique israélienne.
Heureusement, nombreux sont ceux qui ont tenu à manifester à la fois leur refus des préjugés antisémites et leur opposition à la politique criminelle de l'État israélien, et qui continueront à le faire malgré les chantages. C'est indispensable, par solidarité non seulement avec le peuple palestinien, mais aussi avec ceux qui, en Israël, osent se dresser contre la politique odieuse que le gouvernement mène en leur nom.