Haute-Garonne : Le conseil général expulse 48 jeunes migrants03/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2405.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Haute-Garonne : Le conseil général expulse 48 jeunes migrants

Cet été, le conseil général de la Haute-Garonne, dirigé par le PS, a mis fin brutalement à la prise en charge de 48 jeunes migrants à Toulouse, les condamnant à la rue.

Le conseil général assure le suivi des jeunes mineurs placés hors de leur famille après une décision de justice ainsi que des mineurs isolés étrangers, c'est-à-dire des jeunes sans papiers. À ce titre, il subvient à leurs besoins (hébergement, nourriture, frais de scolarité...). Pour des raisons budgétaires, il vient d'abaisser l'âge maximum de prise en charge de ces jeunes de 21 ans à 19 ans. À partir de là, ils doivent se débrouiller seuls, avec une allocation provisoire de 610 euros pendant trois mois et éventuellement une aide éducative à domicile. Mais, sans hébergement, à quoi cela rime-t-il ?

C'est en plein été, au début du mois d'août, que le conseil général a décidé de mettre en oeuvre sa nouvelle décision, informant par simple coup de fil les structures d'hébergement de la fin de prise en charge au 31 août de ces 48 jeunes sur Toulouse, tous étrangers, parfois sans papiers. Tandis que certains, arrivés seuls en France à 16 ans depuis par exemple le Bangladesh ou l'Erythrée, avaient prévu de passer leur bac, de poursuivre leur scolarité ou de débuter un apprentissage, cette mesure les condamne à la rue, sans avenir, sans papiers. Certains sont déjà sous la menace d'une reconduite à la frontière.

Pensant certainement que sa mesure passerait plus facilement pendant les congés et surtout avant la rentrée et le début de scolarité d'un certain nombre, le conseil général espérait s'en tirer à bon compte. Mais c'était sans compter la réaction des jeunes et des travailleurs sociaux et techniques des Maisons d'enfance à caractère social (MECS) de Toulouse.

Ainsi, dans certains foyers, ils ont empêché le déménagement de certains jeunes, dans d'autres ils ne répondent pas aux injonctions du conseil général, qui a depuis décidé dans certains cas d'arrêter le versement du prix de journée (entre 150 et 300 euros par jour et par jeune).

Face à l'urgence et aux pressions du conseil général, près de 200 travailleurs sociaux et jeunes se sont rassemblés le 1er septembre devant l'hôtel du département pour réclamer le maintien du dispositif Accueil jeune majeur jusqu'à 21 ans. Devant le refus de la direction de les recevoir, ils ont forcé le portail pour pénétrer dans le conseil général, provoquant la fermeture des services à tout le public. « Circulez, y a rien à voir »....

Ce mépris a au contraire renforcé la détermination des grévistes et des jeunes qui ont déjà prévu de revenir se faire entendre dès le jeudi suivant.

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