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- Lutte ouvrière n°2410
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Leur société
PCF : La vaine recherche d'une « gauche de gauche »
Depuis que ces élus, parlementaires et parfois ex-ministres, ont pris leurs distances avec le gouvernement, le PCF les présente comme la cheville ouvrière d'un énième « rassemblement des forces de gauche ». Et il reprend son refrain sur un gouvernement qui mènerait enfin une « vraie politique de gauche ». C'est le même qu'il avait déjà entonné en 2012 pour faire voter Hollande.
Mais, de Mitterrand à Hollande, on les a vus à l'oeuvre ces fameux gouvernements de gauche. Il n'y a rien à en attendre. Et la nouvelle version de la « vraie gauche » ne vaut pas mieux que l'ancienne. De la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann à Benoît Hamon, l'ex-ministre de Valls, en passant par Henri Emmanuelli, ancien secrétaire d'État de Mitterrand, sans oublier l'ex-ministre verte Cécile Duflot, tous ont commencé par faire campagne pour Hollande, avant de soutenir son gouvernement et ses attaques antiouvrières. Seule la prévision d'une défaite cinglante en 2017, les fait prendre leurs distances d'un navire en perdition.
Ceux-là ne se disent d'ailleurs pas vraiment opposants et ne font même pas semblant d'avoir une autre politique à proposer. Leurs « annonces programmatiques » pour sortir de l'austérité se résument à une nouvelle loi bancaire pour lutter contre la finance, la revalorisation du smic - sans dire de combien - et la levée du gel des salaires des fonctionnaires. Et le PCF se vante de leur avoir proposé « un ou deux amendements emblématiques » contre le CICE. C'est sûr, le patronat doit trembler !
Les classes populaires ont appris ce que valent les promesses de ce type. Une fois au pouvoir, les étiquettes servant à tromper la population - vraie gauche, fausse gauche, droite de droite, ou gauche de droite - s'estompent et laissent apparaître la seule réalité politique : ces gouvernements se mettent sans état d'âme au service du patronat.
Alors pourquoi les dirigeants du PCF s'obstinent-ils à proposer et reproposer la même politique ? En fait leur principal souci est de sauvegarder des alliances électorales de façon à tenter de conserver des postes d'élus, malgré la déroute électorale possible de la gauche. C'est ce qui le condamne invariablement à faire la courte échelle à des politiciens fondamentalement au service de la bourgeoisie afin qu'ils accèdent à la mangeoire gouvernementale. Inexorablement, le discrédit entraîné par cette politique retombe sur le PCF et ses militants, y compris ceux qui se préoccupent avant tout de la défense des intérêts des travailleurs.
Depuis des décennies, cette politique, présentée comme l'unique perspective possible, contribue à semer des illusions puis à démoraliser les travailleurs. C'est sur un tout autre terrain que ceux-ci pourront se défendre. Sans chercher un sauveur suprême parmi les politiciens bourgeois, c'est sur leurs propres forces qu'ils doivent compter pour arracher le pouvoir aux capitalistes et changer véritablement cette société.