Budget 2015 : Des dépassements payés par la population19/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/lutte_ouvriere_2416.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

Budget 2015 : Des dépassements payés par la population

Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui a été présenté mardi 18 novembre à l'Assemblée nationale intègre des dépenses non prévues dans le projet initial, portant le déficit budgétaire de l'État pour 2015 à 88,2 milliards d'euros au lieu de 82,6 milliards.

Le premier poste qui creuse ce supplément de déficit concerne les opérations extérieures (Opex), c'est-à-dire les interventions militaires françaises à l'étranger, ce qui n'est pas une surprise. Avec la prolongation des interventions au Mali et en Centrafrique et l'engagement aérien en Irak, le gouvernement a dû ajouter 605 millions d'euros aux 450 millions initialement prévus.

Pas de surprise non plus pour le second poste, celui des dépenses sociales. La hausse continue du chômage et l'aggravation de la pauvreté font que de plus en plus de travailleurs ont recours aux aides. Les dépenses consacrées au logement sont en forte hausse, que ce soit au travers de l'aide personnalisée au logement (APL) ou des sommes destinées à l'hébergement d'urgence. Il en va de même pour l'allocation adulte handicapé, l'aide médicale d'État et le RSA, le nombre de personnes réduites à vivre avec ce seul revenu étant en constante augmentation.

Cette hausse du déficit budgétaire sera une fois de plus comblée en faisant payer la population laborieuse car, pour le gouvernement, il n'est pas question de prendre sur les dizaines de milliards d'euros de cadeaux au patronat. La population le paiera directement par la hausse des taxes et des cotisations sociales programmées et, certainement, par la hausse des impôts locaux, nombre de communes n'arrivant plus à faire face aux dépenses du fait de la baisse de leur dotation.

Elle paiera aussi indirectement le déficit par une dégradation accrue des services publics, puisque tous les ministères vont voir leurs crédits baisser en 2015, afin de faire des économies pour boucler le budget. Cela se traduira par moins de personnel et moins de crédits pour l'éducation, la santé, l'entretien des routes et des bâtiments, etc. Et le budget des ministères sera encore plus amputé puisque les dépenses des Opex sont toujours réparties sur les autres ministères au prorata des sommes allouées à chacun, et jamais prises sur le budget militaire, sous prétexte que la décision d'intervenir à l'étranger dépend du président de la République...

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