En décembre dernier, le chômage a atteint en France un nouveau record, avec officiellement 5,5 millions de chômeurs, dont 3,8 millions sans aucune activité. « En décembre, la progression ralentit : elle est deux fois inférieure à la moyenne mensuelle des douze derniers mois », a souligné le ministre du Travail François Rebsamen, adepte de la méthode Coué. Pour un peu, il expliquerait que cette hausse est en réalité... une baisse.

La réalité, ce sont 190 000 chômeurs supplémentaires en 2014, soit 520 de plus par jour, dimanche et fêtes compris. Comment pourrait-il en être autrement ? Le gouvernement a multiplié les aides au patronat : le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), déjà en vigueur, et le pacte de responsabilité, à venir. Les capitalistes empochent ces dizaines de milliards, mais ils n'embauchent que s'ils en ont besoin, et ce n'est pas le cas. Au contraire, dans de nombreuses entreprises, le patronat maintient sa production en réduisant ses effectifs, par des gains de productivité, des suppressions de postes et des licenciements.

Il n'est donc pas surprenant que les périodes de chômage soient de plus en plus longues : 539 jours d'ancienneté moyenne d'inscription à Pôle emploi, un nouveau record. Et la précarité se généralise. Le capitalisme rejette ainsi des millions d'hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, qui ne demandent qu'à être utiles à la société.