Lycée Victor-Hugo, Poitiers : Menaces de sanctions contre un enseignant28/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2426.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'enseignement

Lycée Victor-Hugo, Poitiers : Menaces de sanctions contre un enseignant

Un enseignant de philosophie du lycée Victor-Hugo, situé au centre-ville de Poitiers, s'est vu signifier par le rectorat une suspension à titre conservatoire durant quatre mois, en vue d'un conseil de discipline, suite à un comportement prétendument indigne lors de la minute de silence en mémoire aux victimes de la tuerie de début janvier.

Alors qu'il n'était pas présent lors de cet acte de recueillement, il lui est reproché d'avoir fait l'apologie d'actes de terrorisme. Deux inspecteurs incriminent, quant à eux, des propos tenus en classe, rapportés par des parents d'élèves directement au rectorat.

De toute évidence, par cette mesure administrative et la poursuite judiciaire engagée, le recteur, représentant politique du gouvernement actuel, veut faire un exemple à l'encontre d'un enseignant, militant du DAL, dont l'indépendance d'esprit doit le chagriner depuis bien longtemps. Il est scandaleux qu'il soit sanctionné.

On peut être révulsé par les attentats des intégristes - et cet enseignant, bien connu du milieu associatif et politique poitevin, est à mille lieues de soutenir ces actes barbares - sans pour autant être prêt à marcher du même pas que les gouvernants qui bombardent à droite, à gauche, au gré des intérêts du capital français, et sans se reconnaître dans la brochette des Netanyahou, Bongo et consorts, qui se servent des droits démocratiques comme d'un paillasson. Un professeur de philosophie peut, peut-être, faire réfléchir et s'exprimer ses élèves plus efficacement, en ne s'en tenant pas à un silence lourd d'ambiguïtés.

Alors qu'il a affiché « Je suis Charlie », lors d'une récente réunion avec les chefs d'établissement de l'académie, le recteur montre, par cette sanction, le peu de cas qu'il fait de la liberté d'expression qu'il prétend promouvoir. La mobilisation pour exiger la réintégration de cet enseignant prend forme, portée par des organisations politiques (Ensemble, Jeunes écologistes, LO, NPA), le syndicat enseignant Snes-FSU, sous la forme d'une pétition, et un rassemblement de lycéens.

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