Mardi 3 février, trois jeunes comparaissaient devant le tribunal de Montpellier pour « soustraction de denrées périssables à date de péremption dépassée ». En mai dernier, ces jeunes aux moyens financiers limités, militants « ­anti-gaspillage alimentaire », avaient fait les poubelles de l'Intermarché de Frontignan pour récupérer des denrées jetées par le supermarché.

Un procureur zélé ayant qualifié les faits de « vol avec circonstances aggravantes », ils risquent jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. La direction du supermarché a elle-aussi porté plainte, arguant qu'elle devait se couvrir en cas d'intoxication alimentaire, avant de promettre de livrer dorénavant ces denrées à la Croix-Rouge, histoire de redorer un peu son image.

Heureusement, les poursuites ont provoqué des réactions indignées. Dans un reportage télévisé, l'une des clientes de l'Intermarché s'exclamait : « De la prison pour avoir fait les poubelles, mais où est la honte ? » Et en effet, le scandale c'est cette logique du profit qui entraîne un tel gâchis d'aliments encore comestibles et réprime en plus ceux qui tenteraient de les récupérer.