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Mali : un accord dans l’intérêt de l’impérialisme français
Les représentants du gouvernement malien et ceux des groupes armés militant pour l’autonomie du nord du pays étaient réunis depuis six mois à Alger pour élaborer un accord. Un texte vient finalement d’être rédigé. Mais, si les émissaires du gouvernement malien l’ont aussitôt signé, les groupes du Nord, pressentant les difficultés, ont préféré attendre d’avoir consulté leur base à Kidal.
Le gouvernement français s’est pour sa part félicité de cet accord, encore hypothétique, comme d’un texte « équilibré et bénéfique pour le pays et la région ». Ces déclarations n’ont rien à voir avec le bien-être réel de la population malienne. L’accord permettrait simplement à Hollande de justifier l’intervention de l’armée française et d’embrigader les groupes armés touareg, passés sous l’uniforme malien, dans la défense des intérêts impérialistes dans la région.
En fait, dès que la nouvelle a transpiré, des manifestations ont eu lieu, notamment à Kidal où le texte a été brûlé et où plusieurs centaines de personnes ont défilé pour demander à leurs représentants de rentrer sans signer. Le principal reproche est que l’accord ne parle ni de fédéralisme ni d’autonomie de la région. Tout au plus promet-il « une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales » et l’intégration des combattants des mouvements dans l’armée malienne.
Même s’il venait finalement à être signé, cet accord ne mettrait pas fin aux rébellions qui secouent régulièrement le nord du pays depuis l’indépendance du Mali. En avril 1992 avec le « pacte national », ou en mars 1996 lors de la cérémonie de « la flamme de la paix », on avait assisté à de tels simulacres de réconciliation. En 2006 déjà, un « accord d’Alger » avait été signé entre le gouvernement et les chefs touareg. Il n’a pas évité la révolte de janvier 2012, qui a ouvert la voie aux groupes djihadistes proches d’al-Qaida et leur a permis d’instaurer leur dictature moyenâgeuse sur le nord du Mali. Même si quelques chefs touareg ont trouvé leur compte à ces accords, cela n’a pas empêché la population du nord du pays de se sentir abandonnée, de manquer d’écoles, de centres de santé ou d’eau potable.
Pour mettre fin à cet état de fait, il faudrait bien plus que des chiffons de papier. Il serait nécessaire que les travailleurs maliens, unis par-delà leur région ou leur origine ethnique, se débarrassent des régimes corrompus que la France leur impose pour piller les richesses de la région.