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Dans le monde
Afghanistan : l’armée américaine reste
Barack Obama s’est fait élire, puis réélire, en promettant entre autres de mettre fin dans les meilleurs délais à l’intervention américaine en Afghanistan.
Pourtant le plan de retrait des troupes vient d’être interrompu. L’effectif américain sera maintenu à 10 000 hommes jusqu’à la fin de l’année au moins. En particulier, les deux bases d’où partent les drones et les missions spéciales resteront ouvertes.
L’armée américaine et ses alliés, dont la France, prétendaient lutter contre l’obscurantisme, le terrorisme, l’oppression des femmes dans ce pays soumis au pouvoir des Talibans. Après treize ans d’occupation des villes, d’opérations militaires dans les campagnes, de raids aériens, d’assassinats plus ou moins ciblés, après un nombre inconnu de morts et de destructions, rien n’a changé dans ce pays, si ce n’est en pire.
Le nouveau président, Ashraf Ghani, tout droit sorti des universités et des valises américaines, a fait les déclarations optimistes attendues par les télévisions et les diplomaties occidentales. Mais les Talibans ont si peu reculé qu’ils se sentent en position de refuser de négocier. Les attentats sont quotidiens. Une jeune femme a été lapidée en pleine rue, à Kaboul même, la capitale, et la vidéo de son assassinat a circulé sur Internet.
Ashraf Ghani a recensé 17 000 déserteurs, partis avec armes et bagages, dans son armée pourtant encadrée et payée par les États-Unis. Les généraux montrent l’exemple de la corruption. 62 d’entre eux ont été limogés pour avoir détourné des fonds. C’est évidemment la même chose dans tout ce qui reste de l’État.
Bandes armées, seigneurs de guerre, trafiquants d’opium, groupes talibans, forces spéciales américaines, armée afghane, terroristes pakistanais, commandos intégristes, personne ne sait qui est allié avec qui, qui assassine, qui torture. Mais tout en dessous, portant le poids de toute la société, subissant les outrages de tous les hommes armés, il y a les pauvres, les humiliés, les femmes et les jeunes filles.
Voilà le résultat des treize années d’intervention des démocraties impérialistes.