Israël : des femmes orthodoxes en ont ras la perruque01/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2435.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : des femmes orthodoxes en ont ras la perruque

Les ultra-orthodoxes représentent 14 % de la population israélienne. Ils vivent selon leurs propres lois religieuses, dans des quartiers séparés. Les hommes ne travaillent pas, se consacrant à l’étude de la Bible, les femmes devant donc assurer les revenus des ménages tout en n’ayant aucun droit. La panoplie réactionnaire de ces intégristes est bien fournie. Le matin, après avoir remercié Dieu dans leur prière de ne pas les avoir faits femmes, ils peuvent se rendre dans leurs écoles religieuses ou à la synagogue en empruntant des trottoirs interdits aux femmes, ou voyager en parquant les femmes à l’arrière des bus. Dans ce monde, les humiliations, viols et violences conjugales contre les femmes sont monnaie courante.

C’est au point que des femmes de ce milieu ont fondé un parti pour défendre leurs droits et se sont présentées aux élections législatives. L’une d’entre ces candidates, Gila Yashar, mariée et mère de sept enfants a dû se battre contre son mari, soutenu par les institutions religieuses lors de son divorce. Celui-ci refusant de lui céder un de ses six appartements pour lui permettre de vivre avec son fils handicapé, elle n’a pas accepté de signer les papiers du divorce, invalidant le divorce religieux, seul reconnu par cette communauté. Au nom de ces principes religieux, elle a été condamnée à la prison. Lors de son incarcération, elle a fait un malaise et a été hospitalisée. Mais, condamnée, elle a été menottée à son lit d’hôpital durant presque une journée. Le scandale de sa situation a fini par imposer à la justice israélienne de passer outre les décisions de la Cour rabbinique et de donner raison à Gila Yashar.

L’oppression que ces femmes dénoncent est certes alimentée par les dogmes de la religion à laquelle elles croient. Mais elles ont l’air au moins convaincues d’une chose : il vaut mieux se défendre elles-mêmes que d’attendre le salut du ciel.

Partager