le gouvernement à l’offensive contre le monde du travail01/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2435.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

le gouvernement à l’offensive contre le monde du travail

Qui osera dire que le gouvernement n’a pas réagi sur le champ à la déculottée électorale de dimanche 29 mars. Son objectif, ont dit en chœur derrière Hollande, Valls, ses ministres, ses conseillers, c’est « l’emploi, l’emploi et encore l’emploi ». Et c’est pourquoi, depuis dimanche, tous sont en train de plancher sur les meilleurs moyens de rendre encore plus facile qu’aujourd’hui, pour n’importe quel patron, de licencier à sa guise ses salariés, de baisser les salaires, d’augmenter les heures de travail sans les payer bien évidemment et de supprimer les quelques protections encore inscrites dans le Code du travail.

Bien sûr, pour l’instant, « tout est proposé et rien n’est imposé », comme dans le slogan publicitaire. Mais on ne peut douter de la direction prise par le gouvernement. D’ailleurs, avant même les élections départementales, Hollande, Valls et Rebsamen, le mal nommé ministre du Travail, avaient annoncé qu’après la loi Macron qui a été marquée par une remise en cause massive des droits des salariés, il y aurait une deuxième séance pour aller encore plus loin dans cette direction.

Depuis 2012, c’est la méthode choisie par Hollande pour mener son offensive contre la classe ouvrière et les classes populaires.

L’exemple le plus frappant a été la réforme du licenciement collectif initiée en 2013. D’abord, une première loi a réservé l’examen des plans de licenciements économiques au seul avis de l’administration, et sous le seul contrôle des tribunaux administratifs. Puis, Rebsamen a donné ordre à l’administration de valider tous les plans patronaux. Et pour finir, la loi Macron a rendu sans conséquences les jugements des tribunaux administratifs, puisque, même si ceux-ci déclarent illégaux les plans patronaux, validés par l’administration, cela ne pourra donner lieu ni à réintégration ni à indemnisation.

Aujourd’hui, ministres, économistes, journalistes aux ordres, reprennent jusqu’à la nausée le slogan de Gattaz et du patronat : « il faut libérer le travail », c’est-à-dire libérer, le plus possible, les patrons de toutes obligations envers leurs salariés.

Pour y mettre le holà, les travailleurs ne pourront compter que sur eux, sur la peur que leur réaction puissante et massive pourra imposer au patronat, aux gouvernants et aux dirigeants syndicaux qui ne conçoivent leur rôle que comme accompagnateurs des volontés de ces gens-là. Mais cette force-là est immense, pour peu qu’elle se mette en branle.

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