Crise économique : les sables mouvants de la finance10/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2445.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise économique : les sables mouvants de la finance

L’économie capitaliste mondiale ne semble pas près de sortir de l’ornière. Sept ans après la crise financière de 2008, les financiers eux-mêmes s’alarment de la situation et des contradictions dans lesquelles leur propre système s’empêtre.

Alors que les États-Unis étaient présentés il y a peu comme une des rares économies sortant de la crise, les estimations pour le premier trimestre 2015 ont montré que cette économie des États-Unis avait reculé de 0,7 %. Annonce qui a poussé les organismes économiques internationaux à revoir leurs prévisions à la baisse. Et l’ensemble des Bourses mondiales se sont mises à chuter.

Tous les économistes notent que le point noir est toujours la faiblesse de l’investissement productif. « Comme si nous ne croyions plus en l’avenir », a dit un éditorialiste des Échos, précisant que « le volume de l’investissement dans les pays avancés est aujourd’hui inférieur d’un quart à ce [que les économistes avaient] anticipé avant la crise financière [de 2008]. » L’ancien secrétaire d’État au Trésor des États-Unis, Larry Summers, interviewé par le même journal, a même déclaré : « La stagnation séculaire menace le monde dans les années à venir. »

Pourtant, les banques centrales qui contrôlent l’émission des monnaies comme le dollar, l’euro, la livre ou le yen, n’ont cessé depuis des années, et même des décennies, de prêter des sommes faramineuses aux banques et, indirectement, aux groupes industriels. Mais cela n’a pas favorisé l’investissement productif. Cela a au contraire contribué à étouffer la production dans une financiarisation de l’économie sans cesse plus envahissante.

En effet les capitalistes n’ont pas plus investi dans la production, où cela pourrait avoir une utilité sociale en accroissant la production de richesses. Ils ont surtout cherché à introduire leur capital privé partout, pour s’accaparer la richesse sociale déjà existante. La financiarisation de l’économie a signifié l’introduction de rapports marchands et financiers là où il y avait avant un peu d’organisation étatique.

Ainsi, les budgets de la santé et des hôpitaux, ceux des transports publics ou ceux des collectivités locales sont devenus des proies pour les capitaux privés. Ceux-ci se sont introduits directement, via des privatisations partielles ou totales, ou indirectement, par le biais des emprunts auxquels des organismes publics, comme les hôpitaux ou les municipalités par exemple, ont eu de plus en plus recours, du fait entre autres de la baisse des dotations publiques. Les budgets des États ont été comme jamais la cible des capitaux privés. Et, à travers les intérêts versés aux banques, le capital privé en est venu à prélever une véritable dîme sur tous ces organismes publics endettés.

La raison du marasme de l’économie est fondamentalement le parasitisme croissant du capital et de la classe qui le possède, la bourgeoisie. Ce n’est pas un changement de politique ni un changement de gouvernement qui pourront y remédier. C’est bien plus qui sera nécessaire : l’expropriation de cette classe sociale et la mise en place d’une économie planifiée démocratiquement et organisée en fonction des besoins de l’immense majorité.

Partager