- Accueil
- Lutte ouvrière n°2447
- LVMH : la bonne Samaritaine
Leur société
LVMH : la bonne Samaritaine
Lundi 22 juin, le Conseil d’État a validé le permis de construire accordé par la ville de Paris au groupe LVMH pour le site de la Samaritaine. Bernard Arnault, président et principal actionnaire de LVMH, et Anne Hidalgo, maire PS de Paris, se sont félicités de cette décision.
On les comprend ! En 2000, le groupe LVMH avait acquis ce grand magasin en affirmant vouloir simplement en améliorer la gestion. Connaissant le groupe, axé sur le luxe, et le site de la Samaritaine, sur les quais de la Seine, avec une vue imprenable sur le Paris historique et une terrasse immense d’où l’on découvre toute la ville, cela paraissait douteux.
En effet, en 2005, les services de la préfecture demandent opportunément la fermeture du magasin pour raisons de sécurité. Le groupe LVMH lance alors un projet de rénovation, assure qu’il fera tout pour reclasser les 1 350 salariés et obtient le soutien enthousiaste de la municipalité. Quelques opérations financières plus tard, la ville n’ayant rien fait pour soutenir les salariés, LVMH présente son projet : un hôtel de grand luxe, de la chaîne du groupe, une galerie commerciale de luxe et, mairie de Paris oblige, 95 logements sociaux et une crèche. Inutile de préciser que les logements sociaux donneront sur la rue et l’hôtel de luxe sur la Seine, chacun sait que les pauvres n’ont pas de goût pour les belles choses et que les riches ont besoin d’air.
Des mauvais coucheurs qui ne trouvaient pas le projet architectural à leur goût ont retardé l’affaire. Mais les plus hautes autorités de l’État ont tranché, LVMH aura son nouvel écrin et produira de nouveaux profits.
L’affaire a pris un certain temps, mais Bernard Arnault n’a jamais douté. Il est l’homme le plus riche de France et un des patrons les plus influents. Aussi, Paris, où il possède déjà nombre de magasins et même un musée, est sa ville, l’État et son conseil sont à son service, et Hidalgo, toute PS qu’elle soit, est son maire. Le nouveau roi de Paris ayant installé son hôtel en face de la Conciergerie, il n’aura donc qu’à traverser la Seine pour retrouver Marie-Antoinette.