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Dans les entreprises
Air France : les licenciements ne doivent pas passer !
Jeudi 12 novembre la direction d’Air France a annoncé le licenciement pour « faute lourde », c’est-à-dire sans préavis ni indemnités, de quatre travailleurs qui avaient été mis en garde à vue après le rassemblement du 5 octobre. Un cinquième travailleur, délégué du personnel, devait passer devant un comité d’entreprise extraordinaire de la DGI (Direction générale de l’industrie) vendredi 20 novembre pour être également licencié. Ces annonces ont immédiatement suscité la colère dans les ateliers, notamment à Roissy où ces travailleurs sont employés.
Dans la nuit du 12 au 13 novembre, des débrayages ont eu lieu spontanément. Ils se sont répétés toute la journée du 13, dans l’équipe du matin et dans celle de l’après-midi. Il y avait moins de présents qu’habituellement à cause du pont du 11 novembre, mais à la DGI et au Fret, la majorité des présents ont débrayé au moins quelques heures, au total entre 200 et 300 personnes. À ce moment, il était évident pour tout le monde que la mobilisation prévue jeudi 19 novembre à l’occasion du Comité central d’entreprise (CCE) devait être réussie.
Mais l’état d’urgence décrété par le gouvernement à la suite des attentats du vendredi 13 novembre a changé la donne. Lundi 16, l’intersyndicale a fait le choix d’annuler la journée de grève et le rassemblement devant le CCE prévus pour le 19. Mais pourquoi, au nom de l’état d’urgence, faudrait-il mettre de côté la défense de travailleurs qui vont se retrouver sans ressources, alors même que leurs camarades d’atelier ont su spontanément exprimer leur soutien ? Et au nom de la prétendue « unité nationale », comment oublier que la direction veut supprimer presque 3 000 emplois ? La direction, elle, ne change pas ses plans. Pas plus aujourd’hui qu’hier, elle n’imagine de prendre sur ses profits, qui ont explosé ces derniers mois, ni de revenir sur les licenciements. Heureusement, à Roissy et à Orly, des militants syndicaux, notamment de la CGT, de SUD et de FO, ont décidé d’appeler à des débrayages pour le 19 et aussi pour le 20 novembre, jour de la convocation pour licenciement du délégué du personnel par la DGI.
Même si l’intersyndicale démobilise au moment où la direction attaque, les militants à la base et les travailleurs dans les ateliers doivent répondre comme il se doit. Après la journée du 19 novembre, il y aura encore la grève et la mobilisation prévue le 2 décembre à l’occasion de la convocation des mêmes cinq travailleurs cités à comparaître devant le tribunal de Bobigny. Les attaques de la direction appuyée par le gouvernement, ne doivent pas passer !