Marine Le Pen est une bourgeoise, même si elle ne s’en vante pas. Sa déclaration de patrimoine indique qu’elle possède notamment une partie du château de Montretout à Saint-Cloud, estimé à plusieurs millions d’euros, où elle vit et où elle emploie une domestique. Comme dans toutes les familles bourgeoises bien conseillées, ce château est placé sous le statut plus avantageux de société civile immobilière (SCI). Marine Le Pen possède aussi des parts dans plusieurs autres SCI, dont une à Perpignan et une à la Trinité-sur-Mer. De son côté, Jean-Marie Le Pen paye l’impôt sur la fortune (ISF), notamment pour ses parts dans Montretout.

Cependant, père et fille sous-évalueraient leurs propriétés de plus des deux tiers de leur valeur. C’est la Haute autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP) qui le dit, après avoir comparé leurs déclarations avec les évaluations de l’administration fiscale. Le père aurait un compte caché à Genève, abondé à hauteur de 2,2 millions d’euros ; une perquisition menée en novembre à son domicile a aussi permis de découvrir des lingots d’or. Et la fille ne serait pas en reste.

La pratique n’est pas exceptionnelle, elle est tout ce qu’il y a de plus classique dans la bourgeoisie. Mais elle ne manque pas de sel, venant de celle qui se prétend la porte-parole des sans-grade, des ouvriers, des chômeurs et des retraités aux petites pensions.