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Leur société
Hollande salit la mémoire des Communards
Dimanche 10 janvier, lors de la commémoration place de la République, on a pu entendre le Chœur de l’armée interpréter la chanson Le Temps des cerises. C’est une insulte de plus faite à tous les antimilitaristes militants, à commencer par les rédacteurs de Charlie Hebdo.
Cette chanson a été écrite en 1866 par Jean Baptiste Clément, cinq ans avant la Commune de Paris. Pourtant, elle reste attachée au soulèvement du peuple parisien de mars 1871 et aux idéaux qui lui étaient liés, ne serait-ce que parce que son auteur fut dès le début élu au conseil de la Commune et se battit jusqu’au bout aux côtés des travailleurs parisiens contre les assassins de l’armée versaillaise. Jean Baptiste Clément dédia d’ailleurs plus tard cette chanson qui « a couru les rues […] à une vaillante jeune fille ambulancière qui, le dimanche 28 mai 1871, a elle aussi couru les rues avec les révoltés ».
Une autre de ses chansons, que les tenants de l’ordre bourgeois se gardent bien de faire jouer, s’intitule La Semaine sanglante. Clément y décrit la terreur que font régner dans Paris ces « chenapans de bouge, valets de rois et d’empereur » qui composent l’armée dite républicaine de Thiers : « On traque on enchaîne on fusille / Tout ceux qu’on ramasse au hasard / La mère à côté de sa fille, / L’enfant dans les bras du vieillard ».
Quand un Hollande demande aux héritiers de cette armée qui a écrasé le peuple parisien de chanter Le Temps des cerises, il s’assied sur cette histoire.