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Carbone Savoie : en grève pour garder leurs emplois
Les usines Carbone Savoie sont en grève, celle de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, depuis le 1er février, et celle de Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie dans la Tarentaise, depuis le mardi 2.
Ces usines fabriquent des électrodes de carbone, principalement pour l’industrie de l’aluminium. Elles sont anciennes et ont connu différents propriétaires, depuis Pechiney jusqu’à Rio Tinto aujourd’hui, en passant par Alcan. Au fur et à mesure de ces reprises, les effectifs ont baissé et l’usine de Lannemezan a fermé l’année dernière. Il reste une centaine de personnes à Vénissieux et près de 300 à Notre-Dame.
Rio Tinto, qui est le deuxième groupe minier mondial, veut se désengager de la fabrication d’électrodes, sans en donner les raisons. Il négocie la vente des deux usines avec Alandia industries, un fonds de « retournement » français. Aussi les salariés sont-ils inquiets, car ce genre de fonds est connu pour racheter des entreprises pour les restructurer et les revendre ou les fermer, en gagnant un maximum d’argent au passage. Pour l’instant, la plus grande opacité règne sur les intentions d’Alandia : sur l’avenir des usines, les salaires, les garanties sociales. C’est donc pour obtenir des garanties que les travailleurs se sont mis en grève.
À Vénissieux, la grève a démarré lundi 1er février, à l’appel des syndicats FO et CGT, et seuls quelques travailleurs sont entrés. Des ouvriers, des techniciens et même des cadres étaient présents au piquet de grève, jour et nuit, car l’usine tourne en 5x8. Mardi 2, des grévistes sont allés à l’assemblée générale à Notre-Dame-de-Briançon, où leur présence a décidé ceux qui hésitaient encore à se mettre en grève. Depuis, la grève est totale à Notre-Dame : personne n’entre. Déjà, en janvier, les travailleurs avaient barré la route nationale et, si rien n’a bougé d’ici là, ils envisagent de le faire de nouveau lors des grands départs en vacances vers les stations de sports d’hiver.
À Vénissieux, un rassemblement s’est tenu devant l’usine lundi 8 février, à l’appel des syndicats et de la mairie, qui apporte un soutien matériel et humain à la grève, en présence de la maire. Environ 200 personnes, militants et habitants, sont venues soutenir les grévistes. Car la ville commence à avoir une longue expérience d’usines vendues et fermées.
Les grévistes s’adressent aussi aux pouvoirs publics, préfet et ministre : Rio Tinto touche des aides multiples, CICE, CIR, électricité à bas prix. Alors, la moindre des choses serait de lui demander des comptes et de l’obliger à maintenir les emplois.