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Dans les entreprises
Groupe PSA : Il y a de l’argent pour les salaires
Dans le groupe PSA, la dernière augmentation générale des salaires date de mars 2012. Et alors même que les discussions sont actuellement en cours avec les syndicats, la direction ne cache pas sa volonté de continuer à les bloquer.
Ces derniers mois, le PDG Carlos Tavares a fait le tour des usines, et partout il a tenu le même discours. À Mulhouse par exemple, il a affirmé : « En France, les salariés ont un problème, ils regardent toujours le chiffre en bas de leur fiche de paye… mais le coût du travail est déjà trop élevé. Si on veut rester compétitifs et continuer de produire ici, on ne peut pas augmenter les salaires. »
Sauf le sien ! En 2014, lors de son arrivée à la tête de PSA, Tavares gagnait 3 500 euros par jour. Un an plus tard, son salaire avait grimpé à 7 500 euros par jour, samedis et dimanches compris !
Pendant que les salaires des travailleurs sont bloqués depuis près de quatre ans, notamment avec l’application d’un accord de compétitivité, les ventes et les bénéfices du groupe n’ont pas cessé d’augmenter. Pour 2015, les ventes en Europe – présentée comme un marché ultraconcurrentiel – ont progressé de près de 6 %, et les bénéfices du premier semestre frôlaient les 600 millions d’euros. Les résultats financiers annuels ne seront dévoilés que le 24 février mais, lors de la première réunion sur les salaires, la direction n’a pas caché qu’ils seraient excellents… tout en pleurant la bouche pleine sur une année 2016 présentée comme difficile.
Dans la foulée de la communication des bénéfices, la direction réunira les syndicats pour annoncer ce qu’elle a prévu comme mesures salariales pour cette année. Continuer de bloquer les salaires, alors que les profits devraient battre des records, serait une vraie provocation.
La direction a donc prévu de dévoiler, toujours ce 24 février, le montant des primes d’intéressement et de participation. Elle a déjà pris soin de faire dire, par la bouche de certains syndicats, que ces primes pourraient être supérieures à 2 000 euros, un montant sans précédent depuis une quinzaine d’années.
Dans les ateliers, ces primes font discuter, mais cela n’occulte pas la question des salaires, dont le blocage a déjà fait perdre à chacun plus de 2 500 euros depuis 2012. De nombreux ouvriers disent qu’une prime plus importante que les années passées, ce sera tant mieux, mais cela ne remplacera pas ce qu’il faudrait tous les mois en plus sur la feuille de paye.
Après avoir déjà supprimé des milliers d’emplois, et en continuant à en supprimer, PSA s’apprête à faire beaucoup de bénéfices. Pour imposer que ces profits servent à maintenir les emplois et à augmenter les salaires, plutôt que de continuer à enrichir une poignée d’actionnaires, il faudra une mobilisation des travailleurs à la hauteur, et à l’échelle de toutes les usines du groupe.