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Leur société
Ikea : montage des meubles et montages financiers
Selon un rapport des écologistes au Parlement européen, le groupe suédois Ikea aurait réussi à échapper à un milliard d’euros d’impôt. Dans plusieurs États européens, le fisc aurait ainsi été floué. Pour ce qui concerne la France, cela représenterait 24 millions d’euros.
Si Ikea a fait sa fortune en laissant ses clients monter eux-mêmes leurs meubles, il s’est réservé les montages... financiers. Selon le rapport, il pratiquerait une « planification fiscale agressive ».
Comme d’autres multinationales, ce qu’avait révélé le scandale « Luxleaks », Ikea utilise les échappatoires fiscales offertes par les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Chaque magasin de l’enseigne lui paye une redevance de 3 % de son chiffre d’affaires, versée à une filiale basée aux Pays-Bas. Ainsi, les redevances entrent et sortent de ce pays non taxées, puis elles passent par le Luxembourg pour aboutir pour l’essentiel au Liechtenstein. Ce système complexe a pour résultat de réduire le poids de l’impôt.
En 2014, le fisc français y aurait perdu 24 millions d’euros, l’Allemagne 35 millions, le Royaume-Uni 11,6 millions et la Belgique, l’Espagne et la Suède de 7,5 à 10 millions, autant de ressources perdues par les États. En France, ce système réduirait ainsi des deux tiers l’assiette de l’impôt.
Ikea se défend en disant payer ses impôts et respecter les réglementations. Au total, le groupe aurait versé au fisc plus de 800 millions d’euros en 2014. Mais ce chiffre ne précise pas ce qu’il aurait payé pour la seule Europe où il réalise 70 % de ses ventes. Et si tout était si transparent, pourquoi avoir mis sur pied un montage financier aussi complexe, transitant par plusieurs pays, si ce n’est pour bénéficier des avantages fiscaux que lui offrent des « réglementations »... favorisant l’optimisation fiscale ?