Dans le Nord comme dans l’Aisne, le chômage touche de plein fouet les travailleurs. Un grand nombre vivent dans la précarité, de petits contrats en contrats aidés, en petits boulots de quelques heures par semaine, sans jamais décrocher un vrai poste avec un vrai salaire qui permettrait de vivre correctement. Quant à ceux qui ont un CDI, ils subissent la pression des patrons qui font travailler toujours plus.

Beaucoup sont dégoûtés de la politique du gouvernement de Hollande et de ses prédécesseurs. Il y a de quoi, en effet. Les partis gouvernementaux de gauche comme de droite sont au service du patronat et font payer la crise aux travailleurs. La lutte contre le chômage sert de prétexte à toutes les attaques pour détourner des milliards du budget de l’État au profit de la bourgeoisie, ou encore pour démolir les quelques droits inscrits dans le Code du travail.

Y compris dans les classes populaires, beaucoup disent vouloir exprimer leur hostilité aux partis traditionnels en votant pour le FN. Mais le Front national est comme les autres, en pire, et rêve d’atteindre les sommets de l’État pour y mener la même politique. Il distille les préjugés racistes pour y parvenir, et favorise ainsi la division entre les travailleurs. Il défend cet ordre social où le grand patronat et les banques ont tout le pouvoir et où les exploités n’ont rien.

Beaucoup aussi, écœurés par le jeu politique des partis de la bourgeoisie, s’en détournent pour se préparer à s’abstenir. Mais s’abstenir, c’est se taire et laisser d’autres parler à sa place

Quant aux électeurs ouvriers du Parti socialiste ou du Parti communiste, ils ont toutes les raisons de se sentir trompés et trahis. Continuer à soutenir et à croire en ces partis serait permettre aux politiciens qui les représentent de se faire élire avec les votes des travailleurs, pour recommencer à les tromper et les trahir.

Dans le passé, tout ce que les travailleurs ont obtenu comme amélioration de leurs conditions de vie l’a été par la lutte. Et aujourd’hui encore, seules les luttes peuvent faire reculer patronat et gouvernement sur la réforme du Code du travail.

Aucune élection n’a jamais changé le sort des salariés. Mais il est important que le camp des travailleurs se fasse entendre et ces élections législatives partielles en donnent l’occasion. Le vote Lutte ouvrière est un moyen de se prononcer clairement, d’affirmer sa confiance dans la force collective de la classe ouvrière pour défendre ses conditions d’existence et mettre fin à cet ordre social injuste et révoltant qu’est le capitalisme.