Michelin – Clermont-Ferrand : plus les profits gonflent, plus les emplois diminuent09/03/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/03/p15_Michelin_-_La_Combaude1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C16%2C297%2C184_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Clermont-Ferrand : plus les profits gonflent, plus les emplois diminuent

500 emplois supprimés dans les sites clermontois : voilà la décision annoncée par la direction de Michelin au début du mois, alors que les bénéfices nets déclarés pour 2015 dépassent un milliard d’euros.

Illustration - plus les profits gonflent, plus les emplois diminuent

Depuis des mois, la rumeur d’une telle mesure était entretenue par la direction, qui prétendait en même temps que rien n’était décidé : « On réfléchit à des projets de réorganisation, disait-elle on vous informera. » Quant aux syndicats qui demandaient à être reçus pour obtenir des informations, le directeur de l’ensemble des établissements Michelin en France leur répondait qu’il n’avait rien à leur dire.

À l’usine de La Combaude, tout le service de rechapage des pneus poids lourds va être entièrement supprimé d’ici un an, soit 330 emplois en moins.

Les prétextes avancés par la direction sont toujours les mêmes : les parts de marché à conquérir, ou la concurrence des prix trop bas des pneus fabriqués en Chine. Elle va donc transférer et imposer l’augmentation de la charge de travail aux camarades des usines d’Allemagne ou d’Espagne, qui s’useront la santé plus vite.

Cette réorganisation touche aussi l’ingénierie : 1 000 postes sont concernés dans l’ensemble des usines Michelin en Europe, dont 164 vont disparaître à Clermont-Ferrand d’ici 2018.

En réalité, ce sont bien plus de 500 emplois qui vont être supprimés, car il y a aussi les intérimaires, les CDD non renouvelés, les sous-traitants, les transporteurs, qui auront moins de travail et moins de commandes. À la télévision régionale, Sénard, le dirigeant de Michelin, affirmait sans rire que telles décisions « permettent de préserver l’avenir » !

Pour le moment, les ouvriers attendent de savoir où ils pourront continuer à travailler, et dans quelles conditions d’horaires et de salaire. Les plus anciens espèrent pouvoir partir rapidement en retraite ou préretraite. Tous sont dans l’expectative.

La direction prétend qu’il n’y aura pas de licenciements et que les salariés concernés se verront proposer des postes dans les autres usines de Clermont-Ferrand. Elle n’évoque même pas le sort des CDD ou intérimaires actuels. De toute façon, que valent les promesses des dirigeants milliardaires de cette multinationale ? Dans tous les cas, il manquera au moins 500 postes pour ceux qui recherchent un travail dans la région.

En cinq ans, de 2011 à 2015, les actionnaires ont été littéralement gavés, recevant plus de deux milliards d’euros. En 2015, les résultats opérationnels ont atteint des records historiques, selon la direction elle-même. Les dividendes par action ont progressé énormément, passant d’un euro par action en 2009 à 2,85 euros en 2016, soit 185 % de hausse ! Ce n’est pas l’argent qui manque pour maintenir les emplois.

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