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Dans les entreprises
Perpignan : mobilisation des travailleurs sociaux
Dans le cadre de la journée internationale du Travail social, le jeudi 17 mars, les travailleurs sociaux étaient mobilisés à l’appel de la CGT pour protester contre la refonte des diplômes d’État dans leur domaine et contre les menaces que cela fait peser sur les conditions d’exercice de leurs métiers.
À Perpignan, ils étaient ainsi une soixantaine de travailleurs de la filière du social, du médico-social et de l’aide à domicile à se retrouver sous les fenêtres de la préfecture, pour dénoncer la dégradation annoncée de leurs conditions de travail.
Depuis janvier 2016 a été opérée la fusion de deux diplômes d’État liés au social : celui d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS) et celui d’aide médico-psychologique (DEAMP), pour en faire un seul : le diplôme d’État d’accompagnement éducatif et social (DEADS), auquel sera intégrée aussi la qualification d’accompagnement des élèves en situation de handicap (AESH).
Que ce soit dans les structures privées du secteur médico-social, où le patronat veut dénoncer la convention 66 qui fixe un référentiel des métiers précis, ou que ce soit dans le service public de l’action sociale, gouvernements et employeurs voudraient remettre en cause les diplômes et les métiers actuels au profit de la notion plus vague de « fonctions et compétences ». Derrière cette réorganisation des diplômes et ce changement de vocabulaire, il y a surtout la volonté de créer davantage de polyvalence chez les travailleurs sociaux, avec des salariés à qui l’employeur, public ou privé, se sentira en droit de demander tout et n’importe quoi.
Cette polyvalence, censée « ouvrir d’autres horizons professionnels » aux salariés et « lutter contre l’usure au travail » n’est qu’un leurre, car l’objectif est bien sûr de réduire les effectifs en faisant tourner le personnel sur les différentes missions et en le rémunérant au plus bas.
Il est donc évident que cette refonte des diplômes et des métiers du secteur social a comme principal objectif, de la part du gouvernement et du patronat du secteur, de faire des économies sur le dos des travailleurs concernés.
D’ailleurs, alors qu’on parle de la nécessaire professionnalisation du secteur, l’Unifaf, organisme financeur de la formation dans la branche sanitaire, sociale et médico-sociale, vient de réduire de façon drastique les financements pour les plans de formation à venir.
Si à Perpignan les services de l’État n’ont pas voulu recevoir de délégation à l’issue du rassemblement, cela n’a pas empêché les travailleurs sociaux et les aides à domicile des différents secteurs public, privé et associatif d’échanger entre eux, notamment en dénonçant ces économies sur les services publics, qui servent à faire des cadeaux au patronat.
Quant à la réforme des diplômes, elle est dans la même logique que la loi El Khomri : satisfaire les quatre volontés du patronat en s’attaquant aux conditions de travail et aux salaires. Rendez-vous était donc pris pour le 31 mars pour exiger avec l’ensemble des travailleurs le retrait total de la loi El Khomri-Hollande.