Dans cette circonscription solidement ancrée à gauche, Ayrault avait été élu en 2012 dès le premier tour avec quelque 28 000 voix (56 % des suffrages exprimés). Trois ans après, aux élections régionales de décembre dernier, le résultat du PS n’était plus que de 14 000 voix. Et le 17 avril, la candidate PS est descendue à 6 500 voix.

À chaque élection, ce sont donc la moitié des électeurs du scrutin précédent qui font défaut au candidat du Parti socialiste. C’est dire le désaveu de la politique antiouvrière du PS qui s’exprime dans cette circonscription populaire de l’agglomération nantaise.

Malgré tout le PS est arrivé en tête avec 30 % des suffrages exprimés. Il faut dire que le dégoût des politiques menées se manifeste aussi par une abstention record. Les trois quarts des électeurs ne se sont pas déplacés. La droite et le FN, tout comme le PS, reculent par rapport aux élections régionales, en voix et en pourcentage.

Le second tour opposera le PS au candidat de la droite (LR, UDI, Modem). Le PC, qui a recueilli 5 % des suffrages, appelle à voter pour la candidate socialiste au second tour, tout en regrettant qu’elle ne s’engage pas à voter contre la loi El Khomri si elle devait être élue. Il continue donc à jouer son rôle peu reluisant de rabatteur de l’électorat ouvrier vers le Parti socialiste, même quand ce parti apparaît clairement, avec la loi travail, comme faisant pire que Sarkozy.

Les écologistes d’EELV avaient annoncé dès le premier tour qu’ils ne donneraient pas de consigne de vote pour le second. Ils ont progressé nettement et atteignent 17 % des suffrages. On peut penser que leur opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui jouxte la circonscription, y est pour quelque chose. D’autant qu’un rapport gouvernemental vient de révéler que l’aménagement de l’aéroport existant pourrait suffire à absorber l’augmentation attendue du trafic aérien.

Avec 578 voix, Lutte ­ouvrière retrouve ses électeurs des régionales (599) ce qui, compte tenu du doublement de l’abstention, représente 2,7 % des exprimés contre 1,4 % en décembre dernier. Sur cette circonscription, plusieurs centaines de travailleurs ont ainsi dit avec nos candidats qu’ils sont confiants dans la force collective que représente le monde du travail pour s’opposer au grand patronat et aux gouvernements qui le servent. C’est un encouragement pour l’avenir.