Crise : pas d’embellie à attendre03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise : pas d’embellie à attendre

Depuis le « Ça va mieux » lancé à la télévision le 14 avril, Hollande a mis soigneusement en scène le jeu de l’optimisme retrouvé, s’appuyant sur des statistiques officielles.

Le 26 avril, le chômage a été annoncé en baisse de 1,7 % ; le 29 avril, la croissance du produit intérieur brut de 0,5 % au premier trimestre 2016 a fait la joie des commentateurs, tout comme la baisse de 10 % des faillites d’entreprises dans la même période.

La baisse du chômage reste cependant dérisoire quand on y regarde de plus près, surtout lorsqu’on la compare au nombre de femmes et d’hommes qui ne trouvent pas d’emploi. Quant à la croissance du PIB annoncée à 0,5 % au premier trimestre, elle est à peine au-dessus du 0,4 % attendu. Quand la température d’un malade passe de 40 à 39,5, on peut dire qu’elle baisse, mais de là à parler de guérison... Il y a beaucoup de vent derrière ce que la presse appelle une embellie économique, apportant ainsi de l’eau au moulin de la propagande présidentielle.

Le gouvernement se vante, à l’approche de la présidentielle, qu’enfin sa politique économique aurait prouvé son efficacité. Elle a consisté à arroser les entreprises d’argent public grâce au CICE ou au pacte de responsabilité. Elle a consisté à aider les patrons à réduire la masse salariale sans réduire en proportion le travail fourni. La presse patronale note que le « coût salarial » dans l’industrie en France est passé au-dessous de celui de l’Allemagne ou de l’Italie. Et, pour le patronat, le soleil devrait continuer de briller puisque depuis janvier est entrée en application la prime de 2 000 euros payée aux patrons pour les bas salaires (jusqu’à 1,3 smic), qui annule la quasi-totalité des cotisations sociales.

Même en prenant au sérieux le regain d’optimisme affiché par le gouvernement et les médias, il est clair que l’embellie économique n’est ni pour les travailleurs ni pour les classes populaires. Cette embellie, c’est en fait le monde du travail qui la paie, par la baisse des salaires et des pensions, par l’augmentation de la précarité et la dégradation des services publics utiles à la population. Et quand Hollande affiche son optimisme, c’est une façon d’annoncer au patronat que cela va continuer.

Ni le gouvernement ni le patronat ne feront de cadeaux aux travailleurs, quelle que soit la conjoncture économique. La seule embellie favorable au monde du travail, c’est celle acquise dans les grèves et les manifestations.

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