Répression antiouvrière03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Répression antiouvrière

Les ministres et les médias parlent beaucoup des casseurs agissant en marge des manifestations, mais sont plus discrets sur la répression exercée contre des syndicalistes en lutte contre la loi travail. Le gouvernement continue pourtant à cette occasion la politique répressive dont on avait pu voir les effets, notamment contre les salariés en lutte d’Air France ou de Goodyear.

Un cheminot, Nicolas Palmire, et un sociologue de l’université de Paris VIII, Nicolas Jounin, ont ainsi été arrêtés le 28 avril. Ce jour-là, l’intersyndicale de Saint-Denis avait organisé un barrage filtrant au port de Gennevilliers, qui devait être suivi d’un rassemblement à la Bourse du travail pour partir au défilé parisien. Les CRS ont entouré et interpellé les manifestants à leur sortie du métro. Nicolas Jounin décrit ainsi son interpellation : « J’ai été jeté à terre par un premier croche-pied, puis un second lorsque je me suis relevé. Un coup m’a assommé et je me suis retrouvé au commissariat sans bien comprendre ce qui m’arrivait. » Au commissariat, il a été mis en garde à vue et inculpé de violences sur un policier.

Le lendemain, 300 personnes étaient rassemblées pour le soutenir devant le tribunal de Bobigny où il passait en comparution immédiate. La procureure, représentante de l’État, c’est-à-dire du gouvernement, réclamait son incarcération en détention provisoire jusqu’au 6 octobre, date de son procès, évoquant « le contexte actuel et les risques de récidives alors que de nouvelles manifestations sont programmées ». Il a finalement été libéré et placé sous contrôle judiciaire.

Par ailleurs, un militant de la CGT PSA de Rennes, Fabrice Roulliaux, a été condamné à deux mois de prison ferme après la manifestation du 31 mars. Lui aussi a faussement été accusé de rébellion. Il avait refusé d’accepter une peine de travaux d’intérêt général (TIG), ce qui aurait été reconnaître un délit qu’il n’avait pas commis. Il a fait appel de cette décision.

Bien d’autres militants syndicaux sont ainsi traînés en justice. C’est le cas de deux militants de la CGT, Yann Tavernet, technicien à PSA Trémery, et Denis Beckrich, agent territorial de la ville de Metz, pour lesquels le procureur exige une amende de 500 euros, ou encore de Joël Moreau, ancien délégué central du groupe PSA et militant CGT de PSA Mulhouse, condamné à une amende.

Il s’agit bien d’une politique qui confirme que ce gouvernement est avant tout un gouvernement de combat contre la classe ouvrière. Mais ce n’est pas la répression qui parviendra à faire baisser la tête aux travailleurs.

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