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Leur société
Salaires enseignants : peut mieux faire
Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale, a annoncé une revalorisation de la prime annuelle des enseignants du primaire, juste avant l’ouverture des Journées de la refondation de l’école, sorte de grand-messe destinée à vanter les bienfaits de la politique gouvernementale.
Les enseignants, en particulier ceux du primaire, sont parmi les plus mal payés d’Europe. Le gouvernement se donne pour objectif de relever leur prime, actuellement de 400 euros, au niveau de celle des professeurs du secondaire, qui est de 1 200 euros. L’annonce a été bien relayée, mais les étapes et les délais restent flous. De plus, comme le fait remarquer le syndicat FSU, il s’agit d’une indemnité annuelle, qui ne compte pas pour la retraite, et non de la véritable augmentation qui aurait été nécessaire après un blocage généralisé des salaires.
Quant aux autres problèmes auxquels font face les enseignants et les parents, ils sont loin d’être résolus, en premier lieu celui du manque de postes. La ministre met en cause l’héritage du gouvernement Sarkozy et sa suppression de 80 000 postes, alors que le gouvernement de Hollande en aurait créé 60 000. Même si l’on accepte ce chiffre, contesté par les syndicats, il reste un déficit important. Dans le primaire, un tiers seulement des créations prévues pour aider les élèves en difficultés ont été réalisées et les parents se plaignent régulièrement du manque de remplaçants des maîtres absents.
La ministre a appelé à la rescousse ses deux prédécesseurs pour expliquer que l’école va mieux. Mais, comme l’autosatisfaction ne suffit pas à convaincre, le gouvernement s’est souvenu qu’ajouter un peu de beurre dans les épinards serait peut-être plus efficace. Moins d’un an avant l’élection présidentielle, la ficelle est un peu grosse.