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- Lutte ouvrière n°2498
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Mali : Des milliards pour l’armée, rien pour la population pauvre
Dans leur journal, Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) décrivent les trafics auxquels donne lieu l’armement de l’armée malienne, censée combattre les djihadistes.
Lorsqu’il s’agit de financer son armée, le gouvernement malien trouve de l’argent. C’est ainsi qu’il vient récemment de débloquer un budget de 1 230 milliards de Francs CFA (environ 1,9 milliard d’euros) pour la période 2015-2019, destiné soi-disant à la « modernisation de l’armée ». En plus des 13 000 soldats actuels, 10 000 autres vont être recrutés, des véhicules, avions et autres engins de guerre vont être achetés. Par ce geste, le président malien veut encourager son armée à mener la guerre contre la rébellion touareg qu’elle ne parvient pas à écraser dans le nord du pays.
Des vendeurs d’armes et autres engins de mort, dont ceux de l’impérialisme français protecteur du régime malien, se frottent les mains car une partie de cette manne tombera entre leurs mains. La pléthore de généraux et autres officiers supérieurs qui composent l’armée malienne se réjouissent aussi de cette arrivée d’argent frais dont une partie servira à augmenter leurs revenus, eux qui profitent déjà de leur position pour mener une vie de pachas. Comme d’habitude une partie de cette manne financière ira dans les poches des membres de la famille du président car celui-ci les a placés dans les postes clé de l’appareil d’État, à commencer par son propre fils (Karim) qui a été propulsé par son papa à la tête de la « Commission Défense de l’Assemblée nationale », l’organisme chargé de « contrôler » le gâteau.
Ces milliards gaspillés de la sorte auraient mieux servi la population s’ils avaient été investis pour que les hôpitaux et les écoles publics fonctionnent dans de meilleures conditions. Ils auraient été utiles pour construire des barrages et creuser des puits dans des villages où l’eau manque cruellement aux habitants. Ils auraient été plus utiles pour la construction de logements sociaux qui font tant défaut à Bamako et à ses environs.
Mais attendre de telles actions de la part d’un gouvernement de voleurs et de parasites équivaudrait à attendre qu’un bouc produise du lait.