Barroso chez Goldman Sachs : rien de surprenant12/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2502.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Barroso chez Goldman Sachs : rien de surprenant

La banque Goldman Sachs vient de recruter l’ex-président de la Commission européenne et ex-Premier ministre du Portugal José Manuel Barroso. Une partie de ses collègues politiciens font semblant de s’offusquer et parlent d’indécence, de bras d’honneur, alors que Baroso n’est ni le premier ni le dernier politicien à passer du service de l’État à celui de la finance ou l’inverse.

Ainsi Mario Draghi, aujourd’hui à la tête de la Banque centrale européenne, a été vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe. Et l’actuel vice-président du Parlement européen, Pierre Moscovici, avant d’être ministre de Hollande, a été vice-président du Cercle de l’industrie, une association patronale française de lobbying auprès des institutions européennes, dirigée par Varin, ancien PDG du groupe PSA et actuel président du groupe Areva.

En fait, entre privé et public, on peut même parler de liens fusionnels. Macron est un ex-banquier d’affaires dans la banque Rothschild. Laurence Boone, conseillère de Hollande de 2014 au début 2016, a été chef économiste à la banque Barclays, puis à la Bank of America Merill Lynch, en même temps qu’elle était membre du conseil d’administration du groupe Kering appartenant au milliardaire Pinault. Depuis son départ de Élysée, elle a rejoint le groupe Axa. La droite n’est pas en reste. Christine Lagarde, directrice du FMI et ancienne ministre de l’Économie sous Sarkozy, a été la patronne d’un des plus gros cabinets d’avocats d’affaires. Et Michel Roussin, ex-ministre dans les années 1990, a été vice-président du groupe Bolloré dans les années 2000.

On pourrait multiplier les exemples à l’infini, tant les allers-retours du personnel de direction entre l’État et les grandes entreprises sont continuels et aussi vieux que le pouvoir du capital. C’est bien pourquoi il est ridicule de se servir de l’affaire Barroso comme argument contre l’Union européenne, comme le font Le Pen et tous ceux qui veulent dédouaner le capitalisme.

Barroso et ses pairs font un seul métier, à quelque poste qu’ils se trouvent, au gouvernement de leur pays, à la tête de l’UE ou au conseil d’administration d’un grand groupe : servir le capital.

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