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- Lutte ouvrière n°2505
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Leur société
Noisy-le-Sec : non aux expulsions locatives !
Avec la crise, la précarité, le chômage, de plus en plus de familles ont du mal à boucler les fins de mois. Partout en France, les bailleurs privés comme publics profitent des vacances pour procéder à des expulsions locatives. La Seine-Saint-Denis représente un quart de celles-ci sur l’ensemble du pays et, à Noisy-le-Sec, ce sont la mairie et l’office HLM qui jettent des familles à la rue.
Depuis le 11 juillet, deux mères de famille, seules avec cinq et trois enfants, sont menacées d’expulsion. Face à cette décision révoltante, des voisins indignés, des habitants se sentant solidaires et des militants du DAL se sont mobilisés, distribuant des tracts sur le marché et dans les rues de la ville, et faisant signer des pétitions pour dénoncer ces expulsions. Certains disent : « Ce n’est pas possible de jeter des enfants à la rue ! », d’autres posent la question : « Où vont-ils aller à l’école ? ». Tous sont inquiets pour leur avenir.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu, avec une cinquantaine de personnes, devant le bailleur HLM, Noisy-le-Sec Habitat, présidé par le maire UDI Rivoire, et surtout devant la mairie, pour exiger une entrevue et la suspension des procédures. Il est inacceptable de jeter à la rue des femmes et enfants sans trouver une solution de logement. Si le maire a accepté de repousser de quinze jours l’exécution, il a toujours refusé de recevoir une délégation.
Lundi 25 juillet, malgré plus de quatre heures d’occupation de l’entrée de la mairie par plusieurs dizaines de Noiséens et la médiation de la commissaire de police, le maire a envoyé le concierge dire qu’il ne reviendrait pas sur sa décision. Jeter des femmes et des enfants à la rue ne lui pose visiblement pas de problèmes, mais s’expliquer avec eux, il n’en a pas eu le courage !
Le cas de ces deux familles n’est pas isolé. Cette mobilisation a permis de savoir que près de 36 familles seraient concernées. Certaines ont déjà été expulsées, dont deux ayant un enfant handicapé.
Un rapport de l’Ancols (Agence nationale de contrôle du logement social) avait épinglé la « gestion d’ensemble défaillante » de Noisy-le-Sec Habitat. Il pointait un certain nombre d’irrégularités : « des charges trop élevées, certaines récupérées indûment », « des coûts de gestion trop élevés », « une gestion des attributions peu rigoureuse », « fonctions ressources humaines, marchés publics et maîtrise d’ouvrage défaillantes », « vacances de logement quatre fois plus importantes que la moyenne nationale », etc.
En organisant la chasse aux pauvres pendant les vacances, le maire pensait peut-être qu’il n’aurait pas eu de réactions à ses expulsions. C’est raté, et ce n’est pas fini !