Plateformes de locations de vacances : gros profits et minuscules impôts17/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/08/2507.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plateformes de locations de vacances : gros profits et minuscules impôts

Airbnb, la plateforme qui met en relation des loueurs de logement et des vacanciers, n’a déclaré en France que 166 373 euros de bénéfices l’an dernier, en baisse depuis 2013. Ce qui lui a permis de ne payer que 60 169 euros d’impôt sur les sociétés. C’est ridiculement faible.

D’autant plus qu’Airbnb est en pleine croissance. Selon ses dirigeants, quatre millions d’internautes se sont connectés à la plateforme cette année. Presque autant que les huit années précédentes. Rien qu’au moment de l’Euro, 250 000 supporteurs de football se sont logés grâce à Airbnb.

La plateforme se rémunère pour le simple fait de mettre en relation un loueur et un locataire. Elle prélève 3 % du montant de la location sur le loueur et de 9 à 12 % sur le vacancier. Bien qu’Airbnb cache soigneusement sa comptabilité, il a été estimé que ses recettes se situaient entre 55 et 69 millions d’euros, pour son activité en France entre septembre 2014 et août 2015.

Alors, comment a-t-elle pu déclarer si peu de bénéfices ? Par un montage financier logeant les profits de sa filiale française dans des structures en Grande-Bretagne et en Irlande, où l’impôt est plus faible. Une optimisation fiscale que l’État, même si c’est à son détriment, rend possible par des règles favorisant les grosses entreprises multinationales.

Tout en sachant parfaitement qu’Airbnb gruge les finances publiques, l’État l’a tout de même fait bénéficier de 6 982 euros au titre du crédit impôt compétitivité-emploi (CICE) en 2015, après lui avoir donné 17 732 euros en 2014.

Airbnb n’est pas la seule entreprise du secteur à être ainsi soutenue par les finances publiques. Abritel s’est débrouillé pour ne payer en France que 226 385 euros d’impôt sur les sociétés en 2015, pour une recette de 64 millions d’euros. Or l’État s’est empressé de lui en rembourser les trois quarts, avec 172 000 euros de CICE.

La prétendue e-économie n’est, comme avant, que la mise en relation des e-parasites avec les fonds publics.

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